Rendons hommage à Alice Gillig, Guide alsacienne résistante du réseau Pure-Sang. Arrêtée, emprisonnée, évadée, elle mérite une pensée particulière de notre part, elle qui vient de nous quitter le 10 novembre dernier à l'âge de 96 ans.
Les obsèques de cette grande dame du scoutisme auront lieu mercredi 16 novembre à 14h en l’église de la Très Sainte Trinité de Strasbourg.
Tous les scouts et guides peuvent lui rendre un hommage en sy rendant (en tenue).
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Babior E.
Grand membre
Montagne : Alpiniste Nous a rejoints le : 23 Mai 2007 Messages : 660 Réside à : Lyon, Clermont-Ferrand
Dans Les Guides de France - Un siècle d'émancipation féminine, Aude Leroy et Sandra Pizzo consacrent un long chapitre à la guerre et plusieurs pages relatent les actions des guides dans la résistance. On y apprend qu'entre juillet 1940 et mars 1942, les 6 filles de l'équipe Pur-Sang font passer environ 250 prisonniers de guerre et une centaine d'Alsaciens réfractaires.
Texte:
Pendant la belle saison, le passage de la Schlucht est aisé, mais les choses se compliquent avec l'arrivée de la neige et des avalanches. A l'hiver 1941, le col devient quasiment impraticable. Le 31 janvier 1942, Alice [Gillig] et Marie-Louise [sa sœur] manquent de ne pas revenir de leur expédition. Chaussées de ski, elles convoient une dizaine d'Alsaciens. Surpris par une tempête de neige, le petit groupe erre toute la journée dans la montagne, se dirigeant à l'aeuglette. A certains endroits, la neige fait sept mètres d'épaisseur. Jusqu'au moment où ils atterrissent sur le toit d'une ferme. La porte est bloquée. Ils passent donc par la fenêtre et découvrent, ravis, le foyer de la cuisine allumé. Il n'y a personne dans la maison. Soulagés, ils se sèchent, avalent un grog au rhum, puis se reposent au coin du feu avant de repartir au petit matin, ragaillardis. Il était moins une... " On sentait la main de Dieu qui nous protégeait. Personne n'a vu personne ", affirme Lucienne. Alice abonde dans ce sens : " Plus j'avance en âge, plus j'ai la certitude d"être protégée? A l'époque, tout me semblait normal, à vingt-six ans. Bien sûr, j'avais tout le temps peur, mais bon... "
A cause de maladresses d'une d'entre elles, toutes sont arrêtées en mars 1942. Condamnée à 8 ans de réclusion, Alice Gillig est envoyée à la forteresse de Ziegenheim, dans le centre dans l'Allemagne. Le 5 février 1945, elle s'évade et parcourt des centaines de kilomètres, se cachant, traversant des rivières à la nage, s'orientant avec les étoiles, jusqu'à une enclave suisse près de Singen où elle arrive le 2 mars 1945, puis elle est renvoyée à Strasbourg.