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Le mythe du héros
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Zebre
Zebra One

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Harry Potter, Belgarion et Lanfeust de Troy, oui quand même, je connais. Grand sourire
(et Virginie qu'on nous impose à l'école avec Candide !)


Les personnages secondaires peuvent être héroïques, mais ils n'ont pas cette charge sur eux. Finalement cette digression est intéressante, car elle montre ce que le héros a de plus qu'eux : une responsabilité .

Livre choral pour le SdA ? Oui, j'aime cette notion (normal pour un roman qui se veut une incarnation romanesque du Silmarillon, oeuvre chorale par excellence). Mais hum, broum Grand sourire nous dérivons vers d'anciens sujets d'anciens forums fort agréables à évoquer, mais je crains que tout le monde ici ne puisse nous suivre un vrai saint

Est-ce que j'ai déboulonné la figure du vieux magicien sage... ?
Intéressante question, ai-je vraiment conscience de l'avoir fait ? C'est vrai que j'ai créé un personnage si typique dans ce genre de roman que je me suis senti le devoir de le rendre différent, de le rendre plus détestable que mentor (aussi en prévision de sa mort).
C'est aussi très moderne comme personnage. Il me rappelle (maintenant que je les ai croisé) le vieux maître japonais qui enseigne à l'héroïne dans Kill Bill, ou le docteur Cox, mentor irrascible et détestable dans Scrubs.

Je plaide coupable,
je suis soumis aux mêmes tensions qui me poussent à plaire à mon public en évitant les personnages stéréotypés (et trop vertueux).
Mais justement, aujourd'hui le personnage stéréotypé me semble être devenu Elric, le héros aux deux faces.
Sans plus laisser de place pour des héros dignes de louanges, tels que j'aurais peut-être aimé en créer, ou que j'aimerais en lire, pour m'exalter plûtôt que de me laisser médiocre.

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lambertine
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Je me doutais bien que tu connaissais Harry Potter et Virginie. Mais quitte à dire qui est qui, autant le faire pour tout le monde, hein !

Si j'ai cité ces personnages, c'est qu'il y a encore aujourd'hui une attirance vers les héros solaires. Le public ne demande pas des Elric. Ou, du moins, pas que des Elric. Sinon Eddings ne serait pas devenu richissime grâce à la Belgariade (Belgarion est bel et bien lui aussi un héros solaire) et Mac Gyver ne serait pas passé en boucle à la télé pendant quinze ans au moins. Mais je crois que les qualités mises en évidences chez ces héros-là ne sont pas les mêmes que celles d'un Roland (celui de la Chanson, pas celui de La Tour Sombre ). Question d'époque.

La Chanson de Roland me permet d'ailleurs d'embrayer sur les personnages (pas si) secondaires (que ça). Ceux-ci peuvent être aussi, voir plus charismatiques que le Héros lui-même, et, finalement, plus que d'autres, avoir un rôle d'exemple. Une étude des registres paroissiaux de l'époque montrait l'influence (déjà !) de la fiction sur les prénoms donnés aux nouveaux-nés. Si Roland était bien placé parmi les prénoms "extra-familiaux", beaucoup plus grand était le succès... d'Olivier. Et donner à un enfant le prénom d'un héros n'est pas anodin (voir l'exemple extrême donné par Freya dans le fuseau Ondine). Olivier était donc au XIIème siècle "exemplaire" (et à raison), bien que "secondaire".

(J'ai à faire, je reviens plus tard)
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Zebre
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Oui, cet argument des prénoms pour identifer les héros est assez intéressant.

Belgarion est certes solaire, mais il date de 1982. Il n'entre pas dans ces héros modernes dont je parle. Même si je suis incapable de fixer une date, je dirai qu'il fait encore partie de l'Ancien Testament belebleb
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Oui, Belgarion date de 1982, mais ses aventures sont toujours lues (ma belle-fille est en plein dedans). Ce qui veut quand même dire que "le public" le lit toujours. Et Elric a été créé 10 ans avant lui.

J'en reviens aux "héros secondaires". Pour moi, ils sont des héros autant que "le" héros. Parce que l'auteur s'adresse à des gens, et que ces gens seront, selon leur histoire ou leur personnalité attirés ou influencés par tel ou tel personnage. J'ai parlé d'Olivier, ou de Bernier (le bâtard écuyer de Raoul de Cambrai), ou d'Hector (qui 'est effectivement pas le "héros central" de l'Iliade), mais il m'est arrivé souvent de trouver un personnage "secondaire" plus emblématique, plus exemplaire, plus touchant, plus "héroïque" que le "héros" (Beleg dans l'histoire de Turin, par exemple. Ou Vérité dans l'Assassin Royal)
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Zebre
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Ca, c'est le sort des personnages secondaires. Ils sont souvent beaucoup plus travaillés que le héros lui-même (Haddock, pour reprendre un cas simple, est beaucoup plus "riche" que le jeune Tintin).
Et parfois même, les héros secondaires deviennent des héros à part entière (Wolwerine).

C'est parfaitement normal. J'explique.

Le héros principal a une responsabilité. Il doit généralement permettre au lecteur de s'identifier à lui, et il est de ce fait un héros très neutre (Harry Potter aussi bien qu'Esteban ou Luke SkyWalker et même Frodon). Dans l'archétype, il n'a pas d'opinion politique, pas de vices social, et il est assez plat.
C'est souvent gênant pour le lecteur, mais c'est malheureusement le rôle de ce personnage.

En revanche, l'auteur peut prendre plus de risques avec les personnages secondaires.
Il peut être alcoolique, colérique, raciste même, mysogine, être ridicule ou pédant, être un personnage sans cesse amoureux d'une nouvelle fille ou avide d'or et d'argent...
Les personnages secondaires (principaux) sont toujours, je trouve plus riches que le héros.
En revanche ils prennent plus de risque de déplaire. Peu importe, on choisit le personage secondaire qui nous plait, et on rejette celui qui ne nous plait pas.

Le héros n'a pas cette liberté.
(je dois y aller aussi)
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lambertine
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Si ça vous intéresse (on y parle essentiellement de fantasy, mais le débat et les articles en lien rejoignent ce débat-ci)

http://www.elbakin.net/forum/viewtopic.php?id=6795&p=1
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