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scoutisme et quartiers populairess
irdnael
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Quelques uns d'entre vous le savent, j'écris comme pigiste dans des revues. Voila un projet d'article destiné au Journal des Maires (diff.16 000).

''Depuis des décennies dans les quartiers populaires le scoutisme se donne la mission de faire grandir des jeunes filles et garçons. Que propose Baden Powell en 2012 ? Le point pour les maires.
Le scoutisme, facteur de cohésion
Constatation sociologique banale, la coexistence de deux jeunesse, l’une intégrée et éduquée, l’autre exclue de la culture et de l’emploi. Dans les quartiers populaires 44 % des jeunes vivent sous le seuil de pauvreté selon l’Observatoire des zones urbaines sensibles. Comment créer du lien ?
La principale association scoute, les Scouts et Guides de France, met en place l’ASP (Activité Scoute de Proximité) qui offre aux jeunes des quartiers la possibilité d’intégrer une unité scoute. Ce sont des bénévoles qui dans l’écrasante majorité des cas animent ces actions, ils sont simplement soutenus par leur échelon régional et la direction nationale. Ces jeunes cadres sont périodiquement formés au scoutisme de la diversité, en partenariat avec d’autres associations comme Unis Cités ou le Secours Catholique.
Au-delà des activités de square ou de parc l’objectif est de vivre ensemble des moments forts comme des grands jeux ou des veillées, dans des camps en pleine nature où le brassage social est une réalité organisée. Un imaginaire et des jeux partagés pendant une ou deux semaines voilà qui crée du lien social et ouvre au monde.
Les autres mouvements reconnus par l’Etat (voir encadré) ont le même projet, chaque association développant ses propres expériences liées à sa culture et son approche de la méthode scoute. La première phase est celle où le jeune « voit » des jeux scouts au pied de son immeuble ou en découvre l’existence par le biais d’un autre jeune. Le port du foulard par les chefs bénévoles est un signe visible de scoutisme que le public jeune du quartier reconnait très vite. Autre approche, les groupes d’alphabétisation ou de soutien scolaire.
Mais, passé le moment de l’ « accroche », toutes les associations prennent contact avec le ou les parents du jeune pour expliquer leur démarche et désamorcer les faux ou vrais problèmes.
Des actions multiples et diverses.
Bien sûr il ne s’agit d’implanter le scoutisme dans ces zones où la police n’intervient qu’avec précaution mais partout ailleurs des unités scoutes sont présentes ou s’efforcent de s’implanter là où on ne les attend pas vraiment. Les exemples sont multiples.
A Noisy le Grand, à Clichy sous Bois et ailleurs les Eclaireuses et Eclaireurs de France, basés sur une maison de quartier, animent des « Ecoles de l’aventure» à partir d’écoles élémentaires. Un animateur en service civique y lance des jeux et des ateliers: ateliers et grands jeux sur l’éducation à la paix, le développement durable, jeux coopératifs, etc…Le but est la proposition du scoutisme avec des sorties et des camps.
Au collège Jean Lurçat à Sarcelles, à Lavoisier à Pantin, la même association a lancé en 2010 « Explorateurs au collège » action vers des adolescents de « quartiers compliqués », là encore la proposition de scoutisme est l’objectif des volontaires.
Les Scouts et Guides de France ont affiné leur méthode d’entrée dans les quartiers. Sur place, au pied des immeubles des jeux sont organisés et proposés aux plus jeunes (8-12 ans) par trois bénévoles. Pendant ce temps un quatrième « fait l’environnement » c’est-à-dire discute avec les autres jeunes et les parents, donne des détails, essaie d’anticiper les difficultés à venir. Là encore pour l’équipe organisatrice, le jeu proposé permet l’approche et suscite l’adhésion. L’essentiel est de se faire connaitre et reconnaitre, d’où le port du foulard et d’une chemise à la couleur de l’association.
Sophie Boivin, responsable nationale SGDF pour le scoutisme en quartier le précise : « Sauf sur les régions parisienne et lyonnaise où il y a des salariés, ce sont toujours des bénévoles qui agissent, appuyés par les structures locales elles-mêmes bénévoles pour l’essentiel ».
Dans plus de trente points du territoire, dans des quartiers souvent sensibles, les équipes SGDF sont sur pied le mercredi, le samedi ou le dimanche. Ainsi dans le quartier de l’Arsenal à Saint Fons (banlieue de Lyon), dans celui de Fontbarlette à Valence, au quartier Balzac à Vitry sur Seine, à Kronembourg près de Strasbourg ou au quartier de Pontanezen à Brest. Aux Mureaux près de Paris, dans le quartier de la Vigne Blanche, une opération de lancement est en cours.
Pour chaque groupe ainsi assemblé les initiateurs utilisent une méthode progressive, en vue d’établir et de renforcer la confiance des jeunes et des parents : la demie journée de jeu dans un square proche, une journée nature puis un weekend end campé dans un lieu déjà éloigné. Enfin le mini-camp ou le grand camp avec la découverte à pied de la foret ou de la campagne, des rudiments de cuisine, la tente à monter etc.
Dans les Yvelines à Sartrouville des bénévoles de l’Association des Guides et Scouts d’Europe venus de Versailles ont lancé un petit groupe (une patrouille) ensuite le relais a été pris par des responsables résidents. A Mantes La Jolie et Mantes La Ville, deux cités sociologiquement très différentes, le démarrage s’est fait en 2011. La même association lance en ce moment une expérience dans un quartier populaire de Marseille.
Dans le 18éme arrondissement de Paris, le groupe unioniste, créé en 2009, s’adresse à un public jeune connu à la Maison Verte, à la fois paroisse protestante et maison de quartier. Les parents sont déjà en contact avec la structure pour l’alphabétisation, le soutien scolaire, les braderies ou d’autres activités. Dans ce secteur très mélangé où se côtoient « bobos » et immigrés ce sont 25 jeunes qui font partie du groupe, encadrés par 6 responsables. Les camps sont jumelés avec un groupe issu d’un quartier plus favorisés, là encore le brassage est facteur de lien social.
Claire Oberkampf, la responsable locale, a été en fonction dans un quartier huppé, elle sait faire la différence : les absences aux sorties sont rares : « Précédemment j’ai eu des jeunes qui partaient trois jours avec papa à New York sans s’étonner. Pour mes éclaireurs actuels faire leur camp d’été en Normandie a été une vraie chance et ils en ont conscience. »
Des difficultés identifiées.
La question financière se pose mais grâce aux bons des caisses locales d’allocations familiales, à des subventions dédiées de la caisse nationale mais aussi à des collectes internes au groupe de rattachement le cout des sorties et des camps est généralement couvert.
Autre difficulté, la constatation que la tranche des 8-12 ans est la plus facile à attirer vers le scoutisme alors qu’à partir de 13 ans l’effet de bande peut jouer de façon négative. Les animateurs n’hésitent pas à orienter le jeune vers un sport ou une activité plus adaptée à son cas personnel. Mais les chefs scouts constatent que bien des ados issus de familles nombreuses s’adaptent aisément à la méthode de Baden Powell.
Quant à la tenue scoute, à l’exception du foulard, elle n’est pas imposée. Mais comme le dit Claire Oberkampf, responsable du groupe EEUDF de Barbès-Montmartre dans le 18ème arrondissement de Paris « le fait de ne pas avoir la tenue de groupe peut être un problème pour le jeune ». Alors les unités se débrouillent notamment par des bourses aux vêtements, des dons, des échanges. Reste que la tenue scoute par un jeune est parfois mal vu dans certains quartiers sensibles, là encore les solutions existent et les vêtements seront conservés par un responsable ou dans un local de groupe.
La coéducation que pratiquent officiellement beaucoup de mouvements scouts est envisagée de façon neutre par les jeunes et les parents, du fait de l’expérience de l’école. Mais, les couchages sont toujours en tentes séparées et la séparation filles-garçons demeurent pour certaines activités, de la toilette à certains jeux.
Les différences religieuses n’entrainent pas polémique et certains parents musulmans inscrivent délibérément un enfant dans un groupe scout catholique ou protestant, dans le même esprit qui voit de petits musulmans fréquenter des écoles chrétiennes. Ailleurs des cheftaines des Scouts Musulmans de France encadrent des fillettes pour qui c’est l’unique occasion de sortir du cadre familial. L’esprit d’ouverture du scoutisme et son respect des spiritualités familiales sont en fait un atout pour réussir dans bien des quartiers.

Autre écueil les responsables tournent vite du fait des études. Comme le constate Philippe, des Scouts d’Europe : « Le jeune chef voit rarement lever le grain qu’il a semé ». Mais à la rentrée suivante d’autres responsables seront là.

Le rôle des maires.
Les subventions.
Une équipe municipale peut soutenir l’action d’un groupe scout sur son territoire en l’aidant financièrement par une classique subvention de fonctionnement mais surtout par une subvention de projet conventionné. A cet égard il est rappelé que l’affiliation d’une association scoute agréée par l’Etat à une religion n’est pas un motif légitime de refus d’une subvention municipale. Le tribunal administratif de Poitiers (1) a ainsi jugé qu’une association scoute ne participe pas à l’exercice d’un culte au sens de la loi de 1905 et qu’un refus de subvention sur cette base erronée entraine condamnation de la commune.

Autres actions.
Une municipalité peut aider un groupe scout de bien des manières : invitation à un forum des associations, espace sur les brochures et panneaux ou déroulants lumineux dont s’équipent de plus en plus les communes. Et encore en accueillant dans un espace public une tente de démonstration réalisée par de jeunes scoutes. Le maire peut également relayer leur action dans la presse municipale ou passer l’idée au localier de la presse régionale.
Le meilleur moyen d’aider un groupe scout en cours de démarrage dans un quartier populaire est le prêt d’un local municipal : du simple local au sous-sol d’une maison de quartier pour entreposer du matériel de campement à un espace clos que les scouts réaménageront eux-mêmes. Reste que le choix du lieu doit être médité.



1. Tribunal Administratif de Poitiers, 17 juin 2004, 03-921, commune de La Ronde
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Bonne initiative, par ici les soussous municipaux ! des sous $$  !
Si je peux me permettre une petite remarque, je trouve que tu ne développes pas assez les bienfaits de la méthode scoute pour le jeune. On comprend bien que les scouts s'occupent des jeunes défavorisés et essayent de faire tomber les barrières sociales, mais quelle valeur ajoutée par rapport à un club de foot ou de poterie ? Il faudrait mettre en avant la vie dans la nature, la vie en équipe, la loi scoute qui sont derrière (enfin, je veux dire l'éducation au développement durable, le vivre ensemble, l'éthique de vie pour rester dans le registre adapté bla bla bla ).
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L'intégration à la communauté nationale par l'éducation à la citoyenneté ?
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l'article est destiné à une revue professionnelle pour maires, adjoints etc. Mon objectif est : ça se fait ailleurs, comment ça se passe, votre commune peut aider.

J'ai rajouté les mots d'autonomie et de citoyenneté dans l'article mais à mon idée ils ne sont pas trop dans le contexte prècis.

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Le 2012-03-02 13:00:00, irdnael a écrit :

Mon objectif est : ça se fait ailleurs, comment ça se passe, votre commune peut aider.

D'où ma remarque : en tant que maire, pourquoi aiderais-je les scouts plutôt que d'autres ? Cela dit, j'ai bien conscience que c'est plus une présentation qu'une brochure de collecte de fonds.
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