Vendredi 3 Mai 2024
16:04
[S'inscrire]  [Mon Profil]  [Messages privés
[Liste des Membres] [FAQ] [ Connexion ]

Recherche avancée
 
Ecussons
Autocollants
Polos
Retour au site
Retour au forum

Cette version du forum n'est désormais accessible que pour lire les passionants échanges et partage de techniques qui ont déjà été rédigées ici.

Pour participer aux échanges interscouts, merci d'utiliser
le nouveau forum

 

          
Auteur
Pie XII déclaré vénérable
Zebre
Zebra One

Nous a rejoints le : 19 Oct 2001
Messages : 13 984

Réside à : Lyon
Patientez...

Voici un excellent article sur le mensonge du prétendu silence de Pie XII, un article qui met bien en perspective les anachronismes de cette "affaire".

Je vous en recommande vivement la lecture
Pie XII, pape bavard

Texte:
Notre époque porte sur l’histoire un regard insensible. Elle considère le passé non pas tel qu’il a été, mais tel qu’elle voudrait qu’il fût. Elle sermonne les morts, leur dicte une conduite, ne rechigne pas à l’anachronisme pour les juger au nom de principes qu’elle ne s’applique jamais à elle-même, mais qu’elle leur demande rétroactivement de respecter. Notre époque n’est pas historienne : elle est vindicative. Tenter de comprendre les hommes et leurs raisons, dans le temps, le système de représentations et les circonstances qui furent les leurs, penser la complexité sans la réduire à une rationalité binaire : là n’est ni son fort ni son objet. Ce qu’elle veut, ce sont des coupables.

Des coupables, oui. Mais pas n’importe lesquels. Il lui en faut trouver d’exemplaires, par qui elle puisse se livrer tout entière à ce qui caractérise aujourd’hui l’Occident chrétien : la haine de soi. Notre époque hait ce qu’elle est, et voue à la détestation tout ce qui la fonde. Et comme elle tire son existence entière de Rome et de l’Eglise (jusqu’à l’athéisme, posture philosophique impossible en dehors du christianisme), c’est l’Eglise romaine que l’on charge de la culpabilité maximale.

Regardons "l’affaire Pie XII". On critique avec aplomb son prétendu "silence" pendant la Shoah, on le soupçonne de collusion avec le régime nazi, on imagine les postures héroïques qu’il aurait pu adopter pour mettre fin à la persécution. On en vient à oublier l’essentiel : le "silence" de Pie XII n’est pas une réalité historique, mais une fable.

En 1963, la pièce Der Stellvertreter, est montée à Berlin
[...]
Nikita Kroutchev a entrepris, depuis le début des années 1960, de livrer à l’Eglise catholique, dont il mesure les capacités de résistance et de nuisance, une lutte sans merci à l’intérieur du bloc soviétique. [...] une victoire avait été remportée. Maintenant, il fallait jouer plus fort encore. C’est ce que fit le général Ivan Agayants, chef de la désinformation du KGB, en commandant à Rolf Hochhuth2 une pièce jetant le discrédit sur l’action du Vatican pendant la guerre. Pie XII était mort, il ne s’en plaindrait pas. Ainsi sont nés Le Vicaire et la légende du "silence coupable" de Pie XII.

[...]

Avant la publication de la pièce de Rolf Hochhuth, on célébrait unanimement l’action de Pie XII en faveur des juifs pendant la guerre. [...] Pendant ce temps, Golda Meir rendait hommage à Pie XII. Les rescapés des camps venaient à Rome le remercier pour ce qu’il avait fait. La vérité, crue et scandaleuse aujourd’hui, est qu’il n’y eut certainement pas, dans l’histoire de la chrétienté, de pape plus proche des juifs que Pie XII. Voilà où réside l’héroïcité de ses vertus.
Sûr, à l’époque, Pie XII n’encombra pas les plateaux télés pour se plaindre. Il ne participa ni à "On n’est pas couché", ni au "Grand Journal" de Canal+. On ne le vit pas se répandre en larmes chez Pascale Clark. Il se contenta de participer, avant de devenir pape, à la rédaction en 1937 de l’encyclique de son prédécesseur Pie XI : Mit brennender Sorge, condamnation explicite du nazisme. Il se contenta, une fois élu au siège de Pierre, de consacrer sa première encyclique, Summi pontificatus, à dénoncer le racisme et le culte de l’Etat. Elle fut aussitôt larguée par les avions britanniques sur l’Allemagne à plus de 100 000 exemplaires. Il demanda aux universités catholiques de délivrer un enseignement contre l’antisémitisme, fidèle à la lettre de Summi pontificatus et à ce que le Souverain Pontife professait déjà en 1938 : « Nous, chrétiens, sommes spirituellement des sémites. » Il alerta les Alliés, américains et anglais, sur les persécutions dont les juifs étaient victimes. Mais la libération des camps de la mort n’était pas, pour eux, une priorité de la guerre.[...]
[Il fit] diffuser ce message, en juin 1943, sur les ondes de Radio Vatican : « Quiconque établit une distinction entre les Juifs et les autres hommes est un infidèle et se trouve en contradiction avec les commandements de Dieu ». Il n’y a pas, pour un chrétien, d’excommunication plus directe.

Pie XII parla. C’était un pape bavard. Il parla beaucoup. Mais il agit aussi, levant la discipline de certaines institutions religieuses (afin que des hommes juifs pussent notamment rentrer dans les carmels et y trouver protection), finançant des réseaux et des filières, aidant là où il le pouvait. Les historiens avancent un chiffre de plusieurs dizaines de milliers de juifs, qui auraient bénéficié de la sollicitude du Pontife.

[...]Lorsqu’il avait prêté sa main en 1937 à Pie XI pour écrire l’encyclique Mit brennender Sorge, il en avait éprouvé les lourdes conséquences. Aussitôt l’encyclique parue, les nazis arrêtèrent dans les Länder catholiques du sud de l’Allemagne près de 1 100 religieux et prêtres. Ils dévastèrent les évêchés de Munich, de Fribourg et de Rottenburg, avant de dissoudre les organisations catholiques et de proscrire l’enseignement catholique dans le Reich.

Les plus de 300 prêtres et religieux qui moururent en déportation à Dachau furent la plus grande douleur de Pie XII. S’ils étaient morts, c’était sa faute. Lui, et pas un autre - il en était convaincu - les avait précipités au martyre. Jamais il n’en ferait le deuil. Par une simple parole, il avait livré plus de 300 femmes et hommes à leurs bourreaux. [...]

Il se souvint aussi de la protestation publique, en août 1942, de ses évêques hollandais contre les persécutions. Les nazis répliquèrent par des persécutions plus atroces encore, arrêtant et déportant, en une seule nuit, 40 000 juifs hollandais, dont de nombreux juifs convertis au catholicisme tels Edith Stein. La Hollande détint, dès lors, le plus triste record de la persécution : 85 % de ses juifs disparurent dans les camps de la mort. Toute parole de l’Eglise condamnait plus qu’elle ne protégeait : voilà la vérité.

La "prudence toute diplomatique" dont on accuse Pie XII aujourd’hui n’est pas de la prudence, encore moins de la couardise. C’est la simple prise en compte du réel : en Allemagne et dans une Europe livrées à l’un des pires systèmes totalitaires, il ne suffit pas de signer une pétition depuis son confortable appartement pour faire changer les choses
[...]
C’est que les chemins de la sainteté ne correspondent pas en tout point à ceux de la Star Academy. Baiser dans la piscine, montrer ses nichons à la caméra, plaire aux médias : tout cela ne suffit pas pour être un saint. Les votes du public n’ont pas cours auprès du Dieu des catholiques. Les vaines déclarations, non plus.

Un saint est, avant tout, un témoin.
[...]



[ Ce Message a été édité par: Zebre le 03-01-2010 à 14:54 ]
0
Infos sur le membre et actions possibles
  Je suis SdF + FSE  Profil de Zebre  Voir le site web de Zebre  Message privé      Répondre en citant
Loup_r
Joyeux membre
  
TECHNIQUE: 25 points
BONNE HUMEUR: 22 points
Mer : Gabier
Nous a rejoints le : 09 Juil 2009
Messages : 224

Réside à : Adieu vieille Europe
Patientez...

Pour continuer dans la série des citations, je vous invite à lire un article intéressant paru dans Haaretz hier.

Texte:
Much-maligned pontiff
By Dimitri Cavalli

Some things never go away. The controversy over Pope Pius XII's actions during World War II was recently reignited when Pope Benedict XVI signed a decree affirming that his predecessor displayed "heroic virtues" during his lifetime. When the pope visited the Great Synagogue of Rome on Sunday, Riccardo Pacifici, president of Rome's Jewish community, told him: "The silence of Pius XII before the Shoah still hurts because something should have been done."

This was not the first time the wartime pope, who is now a step closer to beatification, has been accused of keeping silent during the Holocaust, of doing little or nothing to help the Jews, and even of collaborating with the Nazis. To what extent, if any, does the evidence back up these allegations, which have been repeated since the early 1960s?

On April 4, 1933, Eugenio Cardinal Pacelli, the Vatican secretary of state, instructed the papal nuncio in Germany to see what he could do to oppose the Nazis' anti-Semitic policies.

On behalf of Pope Pius XI, Cardinal Pacelli drafted an encyclical, entitled "Mit brennender Sorge" ("With Burning Anxiety"), that condemned Nazi doctrines and persecution of the Catholic Church. The encyclical was smuggled into Germany and read from Catholic pulpits on March 21, 1937.

Although many Vatican critics today dismiss the encyclical as a light slap on the wrist, the Germans saw it as a security threat. For example, on March 26, 1937, Hans Dieckhoff, an official in the German foreign ministry, wrote that the "encyclical contains attacks of the severest nature upon the German government, calls upon Catholic citizens to rebel against the authority of the state, and therefore signifies an attempt to endanger internal peace."

Both Great Britain and France should have interpreted the document as a warning that they should not trust Adolf Hitler or try to appease him.

After the death of Pius XI, Cardinal Pacelli was elected pope, on March 2, 1939. The Nazis were displeased with the new pontiff, who took the name Pius XII. On March 4, Joseph Goebbels, the German propaganda minister, wrote in his diary: "Midday with the Fuehrer. He is considering whether we should abrogate the concordat with Rome in light of Pacelli's election as pope."

During the war, the pope was far from silent: In numerous speeches and encyclicals, he championed human rights for all people and called on the belligerent nations to respect the rights of all civilians and prisoners of war. Unlike many of the pope's latter-day detractors, the Nazis understood him very well. After studying Pius XII's 1942 Christmas message, the Reich Central Security Office concluded: "In a manner never known before the pope has repudiated the National Socialist New European Order ... Here he is virtually accusing the German people of injustice toward the Jews and makes himself the mouthpiece of the Jewish war criminals." (Pick up any book that criticizes Pius XII, and you won't find any mention of this important report.)

In early 1940, the pope acted as an intermediary between a group of German generals who wanted to overthrow Hitler and the British government. Although the conspiracy never went forward, Pius XII kept in close contact with the German resistance and heard about two other plots against Hitler. In the fall of 1941, through diplomatic channels, the pope agreed with Franklin Delano Roosevelt that America's Catholics could support the president's plans to extend military aid to the Soviet Union after it was invaded by the Nazis. On behalf of the Vatican, John T. McNicholas, the archbishop of Cincinnati, Ohio, delivered a well-publicized address that explained that the extension of assistance to the Soviets could be morally justified because it helped the Russian people, who were the innocent victims of German aggression.

Throughout the war, the pope's deputies frequently ordered the Vatican's diplomatic representatives in many Nazi-occupied and Axis countries to intervene on behalf of endangered Jews. Up until Pius XII's death in 1958, many Jewish organizations, newspapers and leaders lauded his efforts. To cite one of many examples, in his April 7, 1944, letter to the papal nuncio in Romania, Alexander Shafran, chief rabbi of Bucharest, wrote: "It is not easy for us to find the right words to express the warmth and consolation we experienced because of the concern of the supreme pontiff, who offered a large sum to relieve the sufferings of deported Jews ... The Jews of Romania will never forget these facts of historic importance."

The campaign against Pope Pius XII is doomed to failure because his detractors cannot sustain their main charges against him - that he was silent, pro-Nazi, and did little or nothing to help the Jews - with evidence. Perhaps only in a backward world such as ours would the one man who did more than any other wartime leader to help Jews and other Nazi victims, receive the greatest condemnation.

Dimitri Cavalli is an editor and writer in New York City. He is working on books on both Pope Pius XII and Joe McCarthy, the late manager of the New York Yankees.



NB : Haaretz est un journal israélien plutôt tendance gauche progressiste (bien que prisé par la bourgeoisie). Parfois assez anti clérical (au sens local - israélien), il a une forte influence en Israël et n'hésite pas à critiquer fortement la politique gouvernementale notamment en ce qui concerne la question des Territoires Palestiniens.
1
Infos sur le membre et actions possibles
  Je suis ex FSE  Profil de Loup_r  Message privé      Répondre en citant
Loup_r
Joyeux membre
  
TECHNIQUE: 25 points
BONNE HUMEUR: 22 points
Mer : Gabier
Nous a rejoints le : 09 Juil 2009
Messages : 224

Réside à : Adieu vieille Europe
1
Patientez...

Puisque les articles en français sont plus accessibles et que je n'ai pas besoin de les traduire... belebleb en voici un autre tiré de Valeurs Actuelles qui est un bon résumé des critiques contre Pie XII et présente une explication intéressante du pourquoi de ces attaques (en allant au delà de la simple attaque des communistes contre la religion).

Texte:
Pie XII : une injustice qui a la vie dure
Laurent Dandrieu Valeurs Actuelles le jeudi 21/01/2010

La légende noire de Pie XII ne résiste pas à l’examen des faits. Mais à travers lui, c’est la papauté qui est visée.

C’est le type même du débat désespérant, où les mêmes sempiternelles calomnies, mille fois réfutées par les historiens, sont ressorties ad libitum comme autant de faits indiscutables. Du dossier à charge où les médias ne veulent entendre qu’un son de cloche. De la polémique anachronique où, douillettement installé dans un confort moral sans risque, on réclame d’un acteur du passé une attitude prophétique quand il ne pouvait se soucier que d’efficacité ; où les jugements abrupts des publicistes d’aujourd’hui prennent le pas sur les témoignages des acteurs de l’époque, et où la louange de survivants de la Shoah assurant Pie XII de leur gratitude éternelle ne pèse rien face à la condamnation pressée des nouveaux juges.

De quelque côté qu’on le prenne, le dossier instruit contre Pie XII apparaît singulièrement vide, malgré les quarante ans où, comme nonce en Allemagne (1917-1929), puis comme secrétaire d’État du Vatican (1930-1939), enfin comme pape (1939-1958), Eugenio Pacelli fut au coeur de la vie de l’Église.

Article complet


A la demande de la rédaction de Valeurs actuelle, l'article, recopié ici intégralement, a été partiellement supprimé.
Merci à l'avenir de sélectionner les extraits à publier.


[ Ce Message a été édité par: Webmestre le 23-02-2010 à 12:17 ]
2
Infos sur le membre et actions possibles
  Je suis ex FSE  Profil de Loup_r  Message privé      Répondre en citant
Signaler
Patientez...
>>Le fuseau a été fermé par un modérateur

 

  technique
  bonne humeur
RSS 

 

 

Semper Parati Scoutopedia, l'encyclopédie scoute

© Fraternite.net | contact
webmestre@fraternite.net