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la vocation
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Oryx
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Dites-moi, l'Abbé, il semblerait qu'il est écrit qu'il faille que l'on se retrouve partout...
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Oryx
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Suis pas sûr que mon message précédant soit complètement français !
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Torquemada
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Tiré de Famille Chrétienne n°1319, 1320 et 1321


Vocations : un cri d'alarme !


L'urgence

Cette année en France, le nombre de vocations a baissé de moitié. Entendez : le nombre moyen d'entrées dans les séminaires et autres instituts religieux, toutes tendances et couleurs confondues. Pourquoi une telle crise ? Comment en sortir ? Nous publions dans ce numéro et dans les deux suivants l'analyse du Frère Thierry-Dominique Humbrecht, o.p.

Ces dernières années, on s'était comme habitué à la configuration suivante : trop peu de vocations (par rapport aux besoins), mais un nombre stabilisé et, surtout, un progrès qualitatif. La génération Jean-Paul II a fabriqué de fringants jeunes prêtres et de jolies moniales. Toute famille catholique peut se flatter d'avoir un ami, une cousine, un frère, un oncle, un fils ou une fille qui s'est donné au Seigneur.

C'est précisément ici que le problème commence : chacun voit l'Eglise à sa porte. On connaît ledit jeune prêtre ou ladite moniale, on est allé dans telle communauté «rayonnante», notre paroisse est pleine, cela veut dire que les choses vont bien. D'ailleurs, il est de bon ton d'être positif en ces matières.

Qu'en est-il, pourtant, de la nouvelle génération ? Deux ou trois JMJ, coup sur coup, auraient dû doper le don de sa personne à l'Eglise. Comment accepter que le résultat soit une chute de une sur deux ?

Le moment est venu de réfléchir, ensemble, sur l'idée même de vocation, et d'en tirer les conséquences. Si cela fait un peu mal, c'est pour guérir. Il ne s'agit pas de jouer à se faire peur, mais de faire ouvre d'Eglise. Il y va de notre vie spirituelle, j'allais dire de notre survie à tous.

En ce qui me concerne, je suis juge et partie (en tant que religieux prêtre), mais je ne prêche pas pour ma paroisse (les Dominicains n'ont habituellement pas de paroisse, et nous ne sommes pas les plus à plaindre !). Cependant, puisque les Dominicains sont des «chiens du Seigneur», selon l'humour du Moyen Age («Domini canes» en latin), alors, souffrez que j'aboie !

Il y a vocation et vocation

La vocation des chrétiens est la sainteté. Cette vocation est commune à tous, point n'est besoin de se faire nonne pour l'atteindre. Oui, mais à condition que le chrétien vive en chrétien et ordonne sa vie à cette marche vers la sainteté. La sainteté ne tolère pas l'épisodique.

A cette sainteté des moyens radicaux sont proposés par l'Eglise. Radicaux, car ils touchent à la racine du don. Par les voux de religion, on s'engage à tout donner, toute sa vie : ses biens matériels (la pauvreté), ses biens affectifs, sexuels et familiaux (la chasteté), son bien le plus absolu, la liberté (l'o-béissance). Par les voux, le chrétien cherche à mettre la sainteté au programme, il l'inscrit dans l'agenda de ce que sera sa vie. De ce fait, il n'a plus d'autre agenda à tenir !

Ce n'est pas tout. La vie religieuse (ou monastique) est ordonnée à la perfection de la sainteté du baptisé. Le sacrement de l'Ordre, lui, est ordonné à la sainteté des autres. Comme disait le Curé d'Ars, le prêtre n'est pas prêtre pour lui, il l'est pour vous ! Le sacerdoce n'est pas un haut de gamme de la sainteté. Il est un pouvoir sacramentel conféré pour permettre la sainteté dupeuple chrétien.

C'est pourquoi la vie religieuse est nécessaire aux laïcs pour leur rappeler l'exigence du don de soi ; et le sacerdoce indispensable, pour leur permettre, tout sim- plement, d'être chrétiens et de grandir.

Une erreur courante : «A chacun sa vocation !»

«A chacun sa vocation» ? Je dis que cela est une erreur courante, dans le sens que voici : il y en a qui sont, dit-on, «appelés» à se marier, d'autres à se donner à Dieu. Pourtant, s'il y a une vocation au mariage, il n'y a certainement pas d'appel. Il n'y a pas d'appel de Dieu, il y a celui de la nature, de son cour, et surtout celui de la personne aimée et aimante, tout cela devant Dieu. De plus, tout le monde a vocation au mariage. Les prêtres et religieuses avaient cette vocation à se marier, eux aussi, puisqu'ils sont humains.

Il y a cette erreur plus grave qui consiste à penser que, puisqu'ils sont consacrés, ils sont comme affectivement désamorcés, sexuellement chloroformés, ils ne ressentent plus rien, «puisque c'est leur vocation !»

Mon Dieu ! quelle idée de la vocation, de la Foi elle-même, et de la sexualité, se fait-on ? Quand on entend dire que les célibataires consacrés n'ont aucune expérience des choses de la vie, on se prend à penser que ceux qui ne le sont pas n'en ont guère davantage !

Tout le monde a la vocation au mariage. Il se trouve pourtant que le Seigneur fait des prélèvements. Il picore ici et là, et se propose Lui-même à aimer. De ce fait, Il introduit une concurrence. Cette concurrence est farouche ; à l'heure du choix, elle peut être douloureuse. Tout engagement comporte un renoncement. Cela est particulièrement vrai de tout jeune qui renonce à se marier pour se donner à un Dieu qu'il ne peut enlacer ni même toucher.

Dieu n'a qu'une stratégie à mettre en oeuvre : rendre l'appelé(e) amoureux(se) de Lui, pour lui prendre tout son cour. Cela n'est pas facile pour Dieu, encore moins pour l'intéressé, du fait de la susdite concurrence. J'ai vu des chrétiens remarquables se scandaliser d'apprendre qu'un tel (une telle) rompait ses fiançailles pour se donner à Dieu ! N'y aurait-il pas cette vieille idée inconsciente que les prêtres sont le surplus des héritages, et les religieuses le rebut des filles à marier ?

Quel scandale, chrétiens ! C'est même un père de famille, père de deux religieuses, qui me demanda un jour de faire publiquement cette rectification, trouvant trop molle ma défense de la consécration. Je lui rends hommage aujourd'hui.

A mettre à égalité la considération des vocations, et «au senti» la réponse à offrir, on ne se donne jamais à Dieu. Tout le monde se sait désirer le mariage, à moins que ce désir ne soit le prête-nom de celui de la simple vie affective et sexuelle, sans engagement véritable. Si le critère de choix est un désir humain, les jeux sont faits. Si, au contraire, on apprend à distinguer le désir humain du désir chrétien de répondre à Dieu, alors le don total a sa chance.

La réduction humaine du spirituel : l'épanouissement de soi

La recherche de sa vocation subit le même risque de réduction du spirituel à l'humain que, par exemple, le domaine de la prière, ou la présence de la Providence dans notre vie. La Foi se réduit au sentiment, et le sentiment à la recherche du bien-être. La vocation devient une recherche de plus de l'épanouissement de soi.

Bien sûr, on ne s'en rend pas compte, mais c'est une donnée très présente. La sainteté consiste-t-elle à s'épanouir (fût-ce en Dieu, ou en une vie supposée spirituelle), ou bien à exercer sa générosité, à se donner tout entier à la grâce, par grâce ? Se donner, c'est se dépenser, se fatiguer pour autrui, se perdre, se laisser crucifier par le Christ. La question de la vocation peut se formuler ainsi :
«Seigneur, que veux-Tu faire de ma vie ? Comment veux-Tu me rendre saint ? De quelle façon veux-Tu me voir contribuer à la sainteté des autres ?»

On a beaucoup insisté, ces dernières décennies, sur la vocation chrétienne au bonheur, et non plus sur l'obligation au devoir (social, pénitentiel, conjugal !). Cela est admirable. Il n'en reste pas moins que la vocation à la sainteté appelle un sacrifice, un don de soi jusqu'à la Croix, à l'image de celui du Christ. C'est encore plus vrai, ou du moins plus marqué et plus visible, de la vocation consacrée. Nous sommes aux antipodes de l'épanouissement personnel.

Or, ce sacrifice est plus difficile que jamais.

Les difficultés s'amoncellent

Il serait injuste de brandir, froidement, le manque de générosité d'une génération. La jeunesse est généreuse par définition. Toutefois, les conditionnements sociaux sont parfois tels que l'exercice normal de cette générosité est comme bridé.

Voici quelques suggestions, qui sont autant de débats possibles.

  • La déchristianisation. S'il y a moins de vocations, c'est simplement parce qu'il y a moins de chrétiens. S'il y a encore en France 70 % de baptisés, seuls 37 % des jeunes reçoivent le baptême. Faut-il rap-peler les 6 ou 8 % de pratiquants ? Arrêtons la litanie. Au début du XXe siècle, les 9/10e des séminaristes venaient de la paysan-nerie, le dernier 1/10e venait des milieux urbains et aisés. Aujourd'hui, le monde rural a fondu au 1/10e de sa population, et ses vocations de même. Elles n'ont pas été remplacées.

    Certes, les nouvelles classes moyennes des années 70 ont encore fourni de solides effectifs dans les paroisses et les mouvements, faisant un temps illusion. Il semble cependant qu'aujourd'hui, l'Eglise (de France) ait perdu les classes moyennes. Que reste-t-il ? Le 1/10e urbain et aisé ? On serait tenté de le penser, à regarder l'allure des jeunes Français aux JMJ de Paris ou de Rome, tellement reconnaissables...

    Le recrutement ecclésial est contrasté : ne semblent rester que les milieux les plus simples et les plus bourgeois, les uns et les autres écornés par le matérialisme ambiant, lequel a achevé d'engloutir les classes moyennes, ivres de vie moderne et des meubles en formica (cf. le film Mon oncle de Jacques Tati !).

  • Le matérialisme. A ces évolutions il faut assigner une cause : le matérialisme - non plus celui de Marx (trop fatigant pour la tête), mais celui de la vie facile. Cela explique la violence de Jésus dans l'Evangile à l'égard des richesses. Depuis toujours, ce sont elles qui font oublier Dieu, plus encore que le sexe.

    Cependant, il est permis de penser que l'obstacle principal à la réponse à une vie consacrée (ou même l'intérêt qu'on lui porte) est la crainte du célibat, atteinte à l'épanouissement... sexuel, perçu par tous comme la clé du bonheur. L'éducation à la chasteté manque à l'Eglise, aux familles, aux personnes. On parle de rigorisme : il faudrait parler de démagogie, qui ne libère pas. Les jeunes chrétiens ne seront pas libres dans leur cour et dans leur corps si on ne les aide pas à maîtriser leur soif d'épanouissement (en réalité l'incitation de la société à jouir).

  • Le manque de modèles. S'il est vrai que le premier principe de l'éducation est l'imitation, il est souvent difficile aujourd'hui de trouver matière à imiter. La rareté des prêtres et des consacré(e)s, une image floue de leur identité, l'hésitation de leur propre discours, la trop grande différence d'âge, une réputation entamée dans le grand public, ou aussi les positions ecclésiales qui séparent les générations, créent autant de distances.

    Nous assistons à un contraste de plus en plus fort entre les communautés ou diocèses qui "marchent", et ceux qui "ne marchent pas". Il est à craindre que cela aille en s'accentuant. Seuls ont des chances de survivre les lieux et familles spirituelles qui prennent des options nettes. C'est triste pour la diversité des charismes dans l'Eglise, mais qu'y faire ? Cela dit, qui cherche peut trouver ; c'est un progrès par rapport aux décennies récentes.

  • L'égoïsme familial. Nous touchons ici une question délicate entre toutes, mais qu'il faut oser aborder. Elle concerne, par définition, les familles chrétiennes.

    Certes, les vocations continuent de venir plutôt des familles nombreuses. Cependant, il n'est pas rare de constater que des familles parmi les plus chrétiennes se refusent à donner à Dieu leurs enfants, parfois se scandalisent à cette seule perspective.

    Que se passe-t-il ? Essayons d'observer, de comprendre, sans réduire la réflexion à sa propre expérience familiale. Ramener tout à soi n'est pas de bon conseil ici.

    Comment se fait-il que telle famille, si fervente et si nombreuse, soit si réticente à l'idée d'une vocation ? On répondra qu'il n'y a pas de réticence exprimée. En effet, on ne parle jamais de ces questions, ce qui est une politique subtile. Le non-dit est en ces matières d'une efficacité redoutable. Surtout, il y a dix, vingt, trente petits-enfants dans la famille : son avenir est assuré. Que dire alors des familles qui n'ont voulu que deux enfants ? Peut-être ont-elles calculé trop juste. Que dire enfin des familles qui n'en ont qu'un seul, et qui acceptent de bonne grâce de le donner à Dieu, quoique dans les larmes, se condamnant ainsi à mort, en face de ces dynasties qui conçoivent si mal d'offrir à l'Eglise (dont elles vivent) un simple échantillon de leur gloire ?

    On peut parler du mystère de l'appel de Dieu. C'est une échappatoire. Mieux vaudrait parler de la crainte humaine face à l'exigence de l'Evangile. Cette crainte est excusable, mais elle doit être identifiée pour être convertie.

    Oui, l'égoïsme familial existe. On veut bien prier pour les vocations, à condition qu'elles arrivent du ciel comme Mary Poppins, sans enracinement humain, sans sacrifice familial, oubliant d'ailleurs que c'est une grâce et une joie familiales, bien plus qu'un sacrifice.

    Le prêtre a sa place dans la famille - ce qui est, certes, beaucoup ! -, mais comme ont leur place le facteur et le pharmacien : il est indispensable, on l'aime, mais on n'est pas du même monde, on ne s'intéresse pas à sa vie. Sa place est trop haute (il vient d'ailleurs que de la vie normale) et trop basse (infra-humaine et utilitaire). Le prêtre n'est-il pas en quelque façon le domestique du spirituel, dont il est bien inspiré de porter la livrée ?

    Dans ce contexte, la vie chrétienne, sincère, exigeante même, est toutefois soumise au succès humain, au métier de prestige, à un calcul terrestre du bonheur. Le spirituel plie l'échine devant le politique. Il y a là quelque chose à convertir, non seulement au plan personnel, mais socialement, et à changer, dans l'éducation et le discours. Il s'en faut parfois d'un cheveu que tout s'embrase et passe de l'honnête à l'héroïque, de l'humain au chrétien. Tant de familles le prouvent dans le silence.

    A l'inverse, on ne saurait oublier les familles qui aimeraient tant donner tel ou tel de leurs enfants à Dieu, et qui pleurent de les voir s'éloigner de tout, y compris du mariage, comme des enfants gâtés et ingrats qu'ils sont. On a le droit de faire ses choix. A-t-on celui d'être léger ? Pour les parents, restent le respect, l'exemple, un mot surgi du silence de la prière.

    A cette question des vocations, des solutions sont possibles.


    L'appel

    Dans notre première partie, nous partions du fait que, cette année, les vocations ont chuté de moitié, ou plutôt les entrées dans les séminaires et instituts religieux. A quoi il convient d'ajouter ceci : sur le nombre habituel d'entrées, la moitié d'entre elles ressortent. Ces sorties sont normales, elles font partie du jeu. Mais allons-nous passer au quart d'effectifs déjà clairsemés ? En outre, la sortie se fait de plus en plus tard, non seulement au bout de six mois de séminaire ou d'un an de noviciat mais trois, quatre, voire six années après l'entrée, au seuil du diaconat ou des voux définitifs.

    Cela semble exorbitant, mais ne l'est pas : les délais sont faits pour cela. Les jeunes - même entrés après 21 ou 22 ans, ce qui est par ailleurs préférable - ont besoin de plus de temps pour éprouver certaines choses. On en vient presque à souhaiter un semblable esprit de sérieux à nombre de fiancés ! Il n'en reste pas moins que cela contribue à fragiliser certains espoirs.

    Revenons à nos moutons. Après la douche froide de la semaine dernière, ceux qui ont le courage d'aller plus loin vont chercher ici des solutions. Il faut se donner la peine d'en trouver, dès qu'on aime le Christ et l'Eglise. Le refus de regarder les choses en face procède d'une certaine légèreté, ou d'une idée faussée de la Providence.

    Cela dit, les solutions ne sont pas faciles à trouver. Et il en est de mauvaises, qui pourtant partent (presque) toutes des meilleures intentions.

    Les mauvaises solutions

  • L'Espérance et la prière. Oui, elles peuvent être de mauvaises solutions, dès lors qu'elles sont, pour la première, seulement invoquée et, pour la seconde, pratiquée au compte-gouttes, et pour les autres.

    Il y a une manière de parler de l'Espérance comme d'un espoir magique, franchement gratuit, dont on ne voit pas l'enracinement dans le présent, ni notre propre participation. C'est irréel. Si l'on veut des prêtres demain, il faut en fabriquer aujourd'hui, dans nos familles.

    Il en va de même de la prière. Elle doit se faire plus instante, pour être efficace : non qu'elle change quoi que ce soit en Dieu, qui connaît nos affaires, mais elle nous rend demandeurs, implorants, désireux d'avoir des prêtres. La prière ne change pas Dieu ; elle nous change, nous et le monde. On ne prie jamais assez. Un jeune en recherche de vocation sera touché de savoir que sa communauté (village, paroisse, mouvement) a besoin d'un prêtre, donc de lui.

    On dit que les prêtres manquent. En veut- on vraiment ? Des masses indifférentes ne donnent pas envie à un jeune de se donner pour elles. A-t-on ce qu'on mérite ? Sans doute. La Providence ne joue pas à saute-mouton avec les médiations humaines qu'elle a elle-même mises en place. Si les chrétiens veulent des prêtres et en demandent, ils en auront, car ils sauront en susciter. Si tout le monde s'en fiche, il n'y en aura pas, il n'y en aura plus en nos contrées.

    «Le Seigneur ne laissera pas les brebis sans berger» ? Ce que je vois aujourd'hui, c'est qu'Il les laisse ainsi. D'ailleurs, s'Il devait remplacer les bêtes manquantes, il y a longtemps qu'Il aurait commencé. De deux choses l'une : ou bien Dieu est un menteur, ou bien les brebis ne sont plus des brebis.

    L'Espérance et la prière ne sont pas des soupirs sur demain, ni l'invocation d'un Dieu secouriste de nos imprudences, mais un travail. Chacun met les mains à la pâte sans se reposer sur les autres. Il y aura des prêtres quand les chrétiens seront chrétiens et quand ils compteront sur la Providence, c'est-à-dire dans leur propre vie.

  • Vider les monastères ? Il se trouve de bonnes âmes pour trouver des solutions à ces difficultés entre la poire et le fromage : il suffit de vider les monastères.

    Cette argumentation en dit beaucoup. D'abord, et c'est le plus grave, sur l'idée que l'on se fait de la vie contemplative et sur sa nécessité pour la vie de l'Eglise ; ensuite, sur le résultat concret qui s'ensuivrait.

    Cette vidange ne remplirait à peu près rien, elle arracherait de force des personnes à leur vocation (digne des expulsions anticléricales de 1905 !), et viderait, en effet, les monastères. Où irait-on, ensuite, faire une retraite spirituelle, voire un week-end de préparation au mariage ? A moins de considérer que, dans les cas où l'on a besoin d'eux, les moines doivent rentrer ventre à terre dans leur monastère pour y faire de la figuration. On rejoint ici l'idée du «curé-domestique en livrée», du prestataire de services dont on a parlé dans le premier article.

    Tout ce qui précède n'a rien d'irréel ni d'exagéré, mais suffit à manifester un manque de sérieux chrétien, une réaction de consommateur (d'ailleurs à petite dose) de la Foi et de l'Eglise. C'est affligeant.

  • Marier les prêtres ? Voici qui semble plus aguichant ! Cependant, aurait-on oublié que le clergé français a 68 ans de moyenne d'âge ? Voyons ce qu'il en serait de ces mariages seniors !

    Ou bien, ouvrons la porte du sacerdoce à des hommes mariés. Pourquoi pas ? Le sacerdoce n'exclut pas, de soi, le mariage.

    L'objection, bien connue, du temps qui manquerait au prêtre pour son ministère, n'est pas sérieuse. Ne l'est pas non plus celle de la trahison du secret de confession sur l'oreiller, comme d'autres professions en témoignent (les médecins, les banquiers).

    En revanche, qu'adviendrait-il de quinze siècles d'approfondissement spirituel du célibat consacré, qui est le signe le plus dérangeant et le plus serein que le Royaume n'est pas de ce monde, et que le Christ est l'époux de l'Eglise ? Les orthodoxes eux-mêmes, qui admettent au sacerdoce des hommes mariés, n'acceptent pas le mariage des prêtres déjà prêtres, ni des évêques.

    Le consacré paie de sa personne, paie par sa personne (son célibat) le droit de délivrer un message, celui de l'Evangile. Il touche : n'aimer que Dieu donne envie d'aimer Dieu. Cependant, le célibat n'est possible qu'avec une exigence renouvelée de vie spirituelle.

    Pour en revenir à des considérations pratiques, qui financerait le salaire de la famille du curé ? Le diocèse, avec le demi-smic qu'il lui octroie aujourd'hui ? Les cinq fidèles de son village ?

    Puis, concrètement, y aurait-il tant que cela d'hommes à désirer le sacerdoce, d'épouses et d'enfants à l'accepter ? Qui le ferait, en renonçant à sa brillante carrière ? Le réflexe de ne désigner que des retraités en dirait long sur ce qu'on pense de la dignité professionnelle du prêtre !

    Le célibat des prêtres ne touche pas seulement à la difficulté de ce célibat, mais à l'importance de la vertu de chasteté. La chasteté est adressée à tous, chacun selon son état de vie. Pour les gens mariés, elle implique la fidélité conjugale. L'exigence est forte. On n'y croit plus. Imagine-t-on son curé divorcé, adultère ou cocu ? Le problème ne serait que reporté. Le refus du célibat des prêtres manifeste un manque de sens surnaturel, mais aussi le doute porté sur la capacité d'être fidèle en amour, et simplement de maîtriser sa sexualité. On pense comme on vit.

  • Apprendre à se passer de prêtres ? Cette objection est en train de se répandre insidieusement, avec le secours d'une certaine théologie et d'une partie non négligeable... du clergé. L'idée même du prêtre est à dépasser, et à remplacer par un ministère confié à des laïcs.

    Cela revient à nier le caractère sacramentel du sacerdoce, au profit d'une fonction, si noble soit-elle, comme chez les protestants. Les sacrements confèrent la grâce, ils la donnent réellement. Peut-on se passer de l'Eucharistie ou du pardon de Dieu ? Dans le cadre de la Foi catholique, il est impensable de se passer du prêtre. Il suffit d'en avoir, donc d'en faire.

    Ajoutons qu'il serait très dommageable de se passer de la vie religieuse et monastique, signe magnifique de l'attente du Royaume et de la vocation à la sainteté.

    La recherche de bonnes solutions

  • En tête des solutions, vient la prière. Elle devrait se faire instante, communautaire, ecclésiale. Pourquoi ne pas proclamer une Année de la vocation consacrée, après celle du rosaire ? Rien ne se fait sans communication, aucune communication de grâce ne se fait sans la prière. La prière est l'expression d'une foi et d'un désir ; en retour, elle fait grandir l'une et l'autre. Elle s'incarne, sans quoi elle n'est qu'un vou pieux.

  • L'éducation familiale. Tout commence avec la famille, par elle, parfois contre elle. On ne compte plus les consacrés qui ont dû batailler avec leur famille pour réaliser leur vocation. On pourrait en dire autant des gens mariés...

    Il n'en reste pas moins qu'une famille chrétienne est le berceau naturel des vocations. Faut-il entrer dans les détails ? Si la prière est commune, les symboles visibles, les réflexes chrétiens naturels, si l'air que l'on respire est celui de l'Evangile, les vocations surgissent, comme dans les communautés vivantes ou nouvelles. Il revient aux parents de les accepter, de les susciter même, mais sans jamais les forcer, ni projeter leurs désirs sur leurs enfants.

    Il y a parfois des dégâts de ce côté-là (comme pour les études ou les mariages). Le signe d'une éducation réussie est la liberté effective, la capacité d'un jeune à décider lui-même. Il ne faut jamais décider à sa place, même et surtout pour le choix d'un séminaire ou d'un monastère.

    Mais une famille chrétienne d'où au-cune vocation ne germe ne devrait-elle pas s'interroger ?

  • Les amis. On n'en parle guère, pour-tant c'est important. Sont-ils à même de comprendre la recherche d'une vocation, ou simplement de la respecter ?

    Je ne parle pas ici des amis païens que l'on peut (et doit) avoir pour leur annoncer le Christ. Je parle du petit groupe catho ou qui prétend l'être, qui dilapide sa jeunesse dans la recherche du plaisir, du succès et de la mondanité. Cela n'aide pas à renoncer à tout pour Dieu. Je parle des amis qui respectent, ou ne respectent pas, la chasteté de l'autre. Il y a une manière simple de détourner un jeune du désir de se donner à Dieu : mettre en péril sa chasteté ; peut-être pas par malice, mais par absence de sens spirituel. C'est pire. On est responsable de la chasteté de l'autre. Si j'apprends que tel ami (si je suis une fille) ou telle amie (si je suis un garçon) pense se donner à Dieu, je me refuse à le (à la) séduire, participant ainsi à son offrande.

    Il n'est peut-être pas si fréquent que l'on dise non à Dieu en face. Il est courant, en revanche, de tout faire pour ne jamais avoir à Lui dire oui. Familles et amis, pensez-y !

  • L'image du prêtre, du moine, de la religieuse. Cette image est bien abîmée aujourd'hui. Ce statut n'est certes plus une ascension sociale, c'est tant mieux. Il donne parfois même l'impression d'une marginalisation et d'un mépris collectifs, d'une paupérisation qui n'est pas la vertu de pauvreté, presque d'une déshumanisation, qui contribue à refroidir les familles. On ne croit guère au célibat, «il n'y a plus» de prêtres, la femme a trouvé ailleurs son statut, etc.

    A quoi il convient d'ajouter que nombre d'institutions religieuses, affaiblies, sécularisées ou vieillissantes, ne sont guère attirantes. C'est particulièrement vrai des congrégations religieuses féminines actives, et cela est bien triste. Il y avait en France soixante-cinq mille religieuses de moins de 50 ans en 1970 ; il en reste mille cinq cents aujourd'hui. Une irremplaçable qualité du tissu chrétien risque de disparaître bientôt corps et biens.

    Il faut souhaiter aux institutions de se ressaisir, et d'être attirantes pour un jeune qui a soif d'absolu. Sont à approfondir, parfois à rectifier, l'envergure spirituelle, la rectitude doctrinale, et l'inventivité apostolique. A la pauvreté des moyens humains s'est parfois ajouté un décalage à l'égard du magistère de l'Eglise, provoquant une crise de confiance chez ceux qui sont au seuil de donner leur vie à l'Eglise.

    En revanche, sont en bonne santé les lieux et instituts qui ont tenu à préserver, au prix de grands efforts, la qualité de la formation et l'intégrité de leur appartenance. Cependant, une communication plus tonique s'impose, convaincue et convaincante.

  • Le soin des personnes. Est-il permis d'émettre aussi le souhait, adressé cette fois aux responsables de l'accueil des vocations et de la pastorale, d'un meilleur soutien apporté aux personnes ? Trop de jeunes prêtres ou jeunes religieux et religieuses, envoyés dans des milieux difficiles, sont seuls et peu accompagnés.

    Il est facile d'invoquer la «fragilité des jeunes générations», que l'on achève de fragiliser en effet en les obligeant à un héroïsme déstructurant. C'est le monde qui est dur. Nous ne sommes plus en chrétienté, du temps où le prêtre était entouré ; mais le réflexe de chrétienté joue encore, surtout chez ceux qui, y étant nés, ont passé leur vie à chercher à en sortir.

    Il faut être né riche pour oublier ainsi d'enrichir les autres. Le soin des personnes devrait être le souci majeur des pasteurs de l'Eglise, bien plus que la seule considération des choses à faire ou des lieux à tenir. Les supérieurs sont appelés à être des pères ou des frères, et non des directeurs du personnel. Un jeune qui se sait soutenu donne le meilleur de lui-même et reprend confiance, même s'il arrive dans l'église vide que son prédécesseur lui laisse.

    De plus, il est indispensable que les prêtres consacrent du temps aux jeunes qui arrivent à l'âge adulte. Peu le font. Ces jeunes gagnent ou perdent tous les bénéfices d'une éducation chrétienne, à plus forte raison d'une vocation, en deux ou trois ans. Il ne sert de rien de s'attendrir sur l'avenir des premiers communiants, si c'est pour les lâcher dans l'athéisme pratique à 18 ans, et se lamenter ensuite des résultats.

    Les pasteurs devraient se consacrer davantage au suivi spirituel. C'est une tâche difficile mais passionnante. Saint François de Sales, au XVIIe siècle, savait déjà qu'il convient de choisir un père spirituel entre dix mille... Le fond de ces questions est la transmission des valeurs.

    Les critères de discernement

    Chercher sa vocation est la première manière de la trouver. Tant de gens la cherchent si peu ! Chercher, cependant, ne suffit pas. Il convient de se donner les moyens de trouver.

    Ce chemin a quelque chose du jeu de l'oie, avec une case départ, une avancée, des coups doubles, des reculs, des pièges, des puits où l'on stagne en attendant d'être délivré, une case d'arrivée.

    Il y a pourtant un élément qui ne saurait être mis en parallèle : le dé. Une vocation n'est pas un jeu de hasard même si, comme on va le voir, elle comporte une part de hasard... qu'il est parfois difficile d'assimiler au tour de jeu de la Providence.

    Bonne et mauvaise mystique de la vocation

    Entre l'ange et la bête, nous oscillons toujours. La recherche de la vocation subit ces allées et venues. Tantôt on se précipite dans des considérations mystiques («C'est la volonté de Dieu qui compte»), tantôt on se charge soi-même de régler l'affaire («Je veux, je le veux, je la veux...»). Ou plutôt, on vit les deux niveaux à la fois, sans savoir ce qu'il faut attribuer à Dieu, à soi-même à la recherche de Dieu, ou à la recherche de tout, sans Dieu.

    En effet, il est difficile de lire dans les pensées et la volonté de Dieu. Le risque est de prendre ses propres désirs pour des réalités divines. La volonté de Dieu ne s'exprime pas en direct, comme on le suppose dans les récits de vocation des prophètes de l'Ancien Testament. Il est vain de l'attendre comme on attendrait une révélation. Le Seigneur parle de façon à la fois plus intérieure et plus extérieure.

    Il parle dans la prière - non dans l'acte même de prier, mais du fait que l'on a prié, longuement, des semaines, des mois durant. La prière est ce par quoi le Seigneur nous donne de comprendre sa volonté... et la nôtre avec la sienne. Elle nous transforme et nous rend à même de les trouver. La vie intérieure est autre chose que l'introspection qui consiste à s'analyser soi-même interminablement.

    D'autre part, le Seigneur parle dans un certain nombre de circonstances.

    L'art des circonstances

    Les circonstances sont les conditionnements de notre vie et même de notre liberté. Je suis né dans telle famille, ai grandi dans telle école, croisé l'exemple et la parole de telle communauté ou de tel prêtre ; j'ai lu un livre qui m'a bouleversé, et ce fut par hasard, dans tel monastère où je ne m'étais rendu que pour accompagner un ami. Toutes ces choses sont, à notre niveau, un hasard, puisqu'elles ne sont pas arrivées en vertu d'une volonté, d'une volonté de réaliser telle fin. Les circonstances sont ce qui nous arrive et qui ne dépend pas de nous, ou parfois aussi de nous, mais sans savoir où elles nous mènent.

    Une vocation consacrée est le résultat d'un certain nombre de ces circonstances. N'en est-il pas ainsi de toute rencontre amoureuse ? du mariage le plus chrétien ? On peut faire semblant de penser que «c'est le Seigneur qui l'a mis(e) sur ma route», ce qui est vrai en un certain sens, mais à l'intérieur de la toile tissée de mes relations ou de mes voyages. Les Français, dit-on, trouvent leur conjoint dans une moyenne de vingt kilomètres à la ronde ! D'ailleurs, quand on se prend à regarder ses amis, on se dit que leurs décisions sont le résultat d'un assez petit nombre de paramètres.

    Or, c'est le point important, les circonstances et autres conditionnements humains ne sont pas une entrave à la liberté, mais au contraire les conditions de son exercice. On ne se décide pas sur rien. Il est aussi incontestable que Dieu se sert de nos circonstances pour nous faire avancer vers ses desseins. Ce qui L'intéresse est de nous rendre saints à travers les circonstances. Il nous donne de décider grâce à elles, même s'Il nous laisse la bride sur le cou pour certains choix : le métier, le conjoint et, à bien des égards, le séminaire ou l'institut religieux.

    Comment expliquer, sinon, nos erreurs ? Sont-ce les siennes ? Comment expliquer surtout que nos choix, qui sont censés être les siens, nous ressemblent tellement ? Dieu respecte même (excessivement ?), en matière de mariage, les classes sociales. Voltaire critiquait l'idée d'un Dieu créateur de chaque âme immortelle - il disait que cela Le condamnait à épier toutes les scènes d'alcôve ! On pourrait transposer la méchanceté en plantant Dieu à toutes les sorties de soirée, ou aux retours de pèlerinages printaniers...

    Dieu nous donne d'être maîtres de certaines décisions dues à des circonstances que nous n'avons pas décidées, mais qu'il nous revient de faire nôtres. Cela exige l'art de discerner.

    L'art de discerner

    Discerner, c'est poser un jugement, un diagnostic, une appréciation un peu plus élaborée que le très actuel : «Je le sens, je ne le sens pas», qui relève de l'instinct que nous partageons avec l'animal (l'estimative, selon Aristote). Nous sommes appelés à exercer notre jugeote.

    Juger n'a rien d'une laïcisation. Il y a une prudence chrétienne, comme il y a une prudence humaine. La prudence est l'art de l'action, la dynamique de la décision fondée en raison. La prudence chrétienne est amenée à poser des jugements chrétiens. Eux aussi sont pénétrés de raison, autant que de Foi. L'une et l'autre s'exercent en harmonie.

    La vie spirituelle, et même l'abandon à Dieu (thème miné aujourd'hui, quand il n'est que le nom noble de l'apathie et de la démission), comportent un acte personnel de discernement. Cet acte est bien un jugement de l'intelligence, mû par la charité de l'Esprit Saint certes, mais il débouche sur une décision. Je peux avoir prié des heures, et me tromper dans ma décision, si j'ai vécu selon la charité sans exercer le discernement.

    Pour discerner, encore faut-il avoir matière. Il faut se renseigner, s'instruire, s'intéresser à autre chose qu'à ses états d'âme. Puisque nous parlons de vocations, cela veut dire qu'il convient de rendre la question objective. S'il s'agit de s'abandonner, à quoi, justement, m'abandonné-je ? A quoi le Seigneur m'appelle-t-Il ? A vivre comment, dans quel état de vie, avec quels éléments structurants ? A quel service d'Eglise entend-Il m'inviter à offrir ma générosité ? Sera-ce dans la vie monastique (laquelle, dans quelle famille, où ?), la vie religieuse apostolique (pour quel type d'apostolat, avec quels équilibres liturgiques, communautaires, d'action ?), la vie de prêtre séculier (dans quel diocèse ? le mien ? Je n'en ai guère, moi qui ai déménagé toute ma vie, etc., pour quel type de ministère ? rural ? urbain ?), et tout cela avec quelle formation ?

    Il faut objectiver, puisque l'Eglise propose à toute personne voulant se donner à Dieu un choix d'états de vie. Il ne me paraît pas juste de se contenter du «Le Seigneur t'a placé là, restes-y, c'est un signe». Un signe de quoi ? Cela revient à se donner au meilleur, parfois au pire, souvent à quelque chose qui ne nous convient qu'en apparence. Le cadastre ou l'amitié ne sont pas des critères théologiques.

    Lucidité ou confiance ?

    On n'a qu'une vie, on est prêt à la donner au Christ et à l'Eglise, voire à une famille spirituelle. Osons aborder un terrain délicat mais crucial : qu'en est-il de cette famille ? Dans quel état est-elle ? Donne-t-elle, objectivement, les moyens de faire son salut et celui des autres, ou tout simplement de vivre l'essentiel de sa vocation ? La formation est-elle, sinon parfaite - rien n'est jamais parfait - mais suffisante, et à peu près catholique ?

    Puisque les institutions sont ce qu'elles ont voulu être, on est en droit de les interroger sur ce qu'elles proposent et les raisons de leurs choix, et d'obtenir des directions claires. Ces choix existent, ils nous précèdent, ils vont nous modeler. Chacun peut trouver ce qu'il veut où il le veut, vive la pluralité ! Mon souhait est qu'il n'y ait d'erreur mutuelle ni sur la marchandise ni sur le prix à payer. Il y a parfois, pour ne pas dire souvent, du gâchis humain, sur fond de manque d'objectivation de ce qui est proposé et de ce que l'on souhaite vivre. Le désaccord est constaté trop tard. La confusion n'aide ni à la charité ni à la vérité.

    Il en va de même, encore une fois, de la préparation au mariage. Il ne suffit pas d'être amoureux, de penser que le mariage arrangera tout (il n'arrange rien qui ne soit éclairci et construit), il faut avoir profité des fiançailles pour mettre au clair les objectifs. Veut-on des enfants ? Les élever chrétiennement, y compris par soi-même ? Priera-t-on ensemble, ira-t-on seulement ensemble à la messe, ou non ? Qu'en est-il de la régulation des naissances ? A-t-on posé la question du combat de la fidélité ? Y aura-t-il quelque chose dans le garde-manger ? Quelles sont les relations avec les parents ?

    La seule sincérité du moment ne répond pas à ces questions, qui sont le fondement même de l'amour conjugal, et qui sont objectives. Il est vrai que poser des questions, c'est s'exposer à des réponses inattendues... Imaginez un instant qu'il y ait désaccord sur tout cela : comment vont se passer les premières semaines du mariage, et les soixante années qui vont suivre ? On se prend parfois à frémir. Il faudrait plutôt rugir !

    Pourtant, on devrait pouvoir ne pas se poser trop de questions et, comme on le dit souvent aujourd'hui, «faire confiance». A Dieu, toujours : Il ne nous fait rien vivre qu'Il n'utilise à notre profit et au sien. Aux hommes, pas toujours : mieux vaut y regarder de près. La thématique de la confiance (en tout cas a priori) en matière de choix de vocation semble plus que risquée (c'est une opinion strictement personnelle), trop affective et même fusionnelle, pas assez objective et vraie.

    On aime ce qu'on connaît. Dieu Lui-même demande la confiance, pas l'aveuglement. Il n'y a pas à donner aveuglément sa confiance à quiconque. On la donne sur pièces, à une règle de vie (par exemple monastique) ou à un projet (diocésain) clair, à un charisme d'Eglise, à tout ce qui permet de poser en vérité la charité. Mieux vaut résister aux prestidigitateurs de la vie spirituelle et à leur fascination.

    De plus, un travail d'objectivation permet de ne pas trop perdre d'années, de ne point errer de communauté en communauté. Dieu veut-Il nos errances, qu'un rien de réflexion eût évitées ? Le débat est ouvert. Notre discernement ne va pas contre la Providence, il appartient, au contraire, à son plan d'incarnation. Dieu a ses raisons, Il aime nous les faire comprendre. C'est parfois long.

    Qu'il faille faire confiance à Dieu, une fois la décision prise et l'engagement prononcé, est une autre question. C'est le sens même de l'Espérance. Cela vaut au premier chef pour la vocation consacrée ; cela vaut aussi du mariage. En Pologne, les nouveaux mariés entrent dans leur demeure en y intronisant le crucifix. La confiance en Dieu passe, en effet, par la Croix qu'ils font entrer dans leur vie. Elle ne leur épargnera pas les épreuves, y compris conjugales, mais elle leur permettra de les vivre chrétiennement.

    Le conseil et le père spirituel

    Un jeune en recherche de vocation gagne à se choisir un père spirituel. Ce sujet d'actualité est toutefois délicat à mettre en place. Du père spirituel, on attend souvent trop, dès lors qu'on attend qu'il décide à notre place.

    Il n'est pas là pour remplacer, mais pour entendre, éclairer, discerner ou, plutôt, apprendre à discerner. S'il est prêtre, il est là aussi, tout simplement, pour faire grandir dans le sacrement du Pardon, sans lequel aucun progrès dans la grâce de la vocation n'est envisageable.

    Plusieurs règles du jeu sont possibles, aucune n'est la panacée. Un travail approfondi est toutefois requis, une régularité et même une certaine fréquence. La grâce ne peut se déployer que dans le patient apprentissage des vertus. On apprend ainsi à bénéficier de ce qu'on est appelé ensuite à donner aux âmes.

    Interroger son désir

    Le discernement et le conseil sont indispensables. Ils viennent éclairer son propre désir. En effet, le signe le plus profond de ce que Dieu veut pour nous est le désir qu'Il a mis dans notre cour, et qui nous apparaît comme notre désir. Le désir est l'attrait amoureux pour un bien, expression d'une volonté éclairée, que l'on va tout faire pour réaliser.

    Il n'y a pas lieu de se méfier du désir mais, au contraire, il est nécessaire de l'identifier, de le purifier sans doute, et de le faire croître. Si l'on ne désire rien (cela se trouve, malheureusement !), inutile de se lamenter et d'attendre des «signes» de Dieu. Ils ne viendront jamais comme cela. Les signes ne sont tels que pour celui qui fait l'effort de les interpréter. Cela suppose de rester vif-argent.

    Il faut cultiver son désir et avoir une vie intérieure plus riche, peut-être aussi une générosité plus grande.

    Générosité ou idéal ?

    Etrange critère que celui-là, qui semble général, un peu fade, trop humain en comparaison de l'attente de la fameuse volonté de Dieu (celle qui n'arrive jamais et qui fait que l'on finit toujours par faire la sienne propre). Pourtant, la générosité, ou le désir de se donner au Christ et à l'Eglise, est le socle de la vocation. Sans elle, le reste n'est qu'esthétisme. Est-on disposé à se donner, donc à se perdre ?

    Peut-être faut-il aussi, à un moment donné, cesser de vagabonder avec son imagination, et oser se fixer. Le problème est que se fixer est affronter la réalité et ses limites, limites que l'imagination ne comporte pas. Une certaine errance, en matière de communautés ou de fiancé(e)s possibles, est le signe d'une difficulté à affronter le réel.

    On en revient à l'utilité d'un suivi personnel, qui identifie cette tentation de fuite. L'idéal réalisé passe par un renoncement à tous les possibles. Il y a des post-adolescences mystiques...

    Il y aurait encore beaucoup à dire et à débattre. Puissent ces quelques idées aider chacun à se regarder en Dieu, Lui permettre d'exprimer les désirs qu'Il a sur nous, Lui répondre avec joie et simplicité de cour. L'amour que Dieu nous porte est une école d'intelligence.



    _________________
    Le plus difficile n'est pas de connaître la vérité mais de la substituer à l'erreur.


    [ Ce Message a été édité par: Zebre le 08-10-2003 13:17 ]
  • 17
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      Je suis Assoc. des scouts inquisi  Profil de Torquemada  Message privé      Répondre en citant
    Torquemada
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    Nous a rejoints le : 10 Juil 2003
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    Réside à : Paris
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    "Il n'y a plus de vocation parce qu'on ne sait plus ce qu'est le Sacrifice de la Messe. En conséquence, on ne peut plus définir le prêtre. En revanche, là où le Sacrifice est connu et estimé comme l'Eglise l'a toujours enseigné, les vocations sont nombreuses (...). Quelle grâce extraordinaire pour un jeune homme de monter à l'autel comme ministre de Notre Seigneur, d'être un autre Christ ! Rien n'est plus beau, ni plus grand ici-bas. Ceci vaut la peine d'abandonner sa famille, de renoncer à en fonder une, de renoncer au monde, d'accepter la pauvreté. Mais s'il n'y a plus cet attrait, alors, je le dis franchement, cela ne vaut plus la peine, et c'est pourquoi les séminaires sont vides (...). Tout est lié, en attaquant la base de l'édifice, on le détruit entièrement. Plus de messe, plus de prêtres."
    Monseigneur Lefebvre, Lettre ouverte aux catholiques perplexes.

    Ô Marie, Reine du clergé, donnez beaucoup de Saints Prêtres.

    _________________
    Le plus difficile n'est pas de connaître la vérité mais de la substituer à l'erreur.

    [ Ce Message a été édité par: Zebre le 08-10-2003 13:20 ]
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      Je suis Assoc. des scouts inquisi  Profil de Torquemada  Message privé      Répondre en citant
    Zebre
    Zebra One

    Nous a rejoints le : 19 Oct 2001
    Messages : 13 984

    Réside à : Lyon
    Patientez...

    Merci Caracal d'avoir scanné ce texte et de l'avoir publié ici. Il est un peu long cependant, et de grandes coupures et des parties auraient été salutaires, pour pouvoir le lire en plusieurs fois.
    Mais surtout, quand vous publiez un texte de cette ampleur, veilez à le rendre lisible par des titres et des couleurs, et tout ce qui permet de facilier sa lecture.
    19
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    Torquemada
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    Nous a rejoints le : 10 Juil 2003
    Messages : 384

    Réside à : Paris
    Patientez...

    Tu as raison Zèbre, mais je ne me suis pas donné ce mal... j'ai trouvé ce texte ailleurs et ai juste fait un copier/coller sans mise en forme... désolé...! Merci des retouches que tu as faites.
    20
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    Sieur Nounours
    nounours

    Nous a rejoints le : 25 Oct 2001
    Messages : 599

    Réside à : Présentement Paris. Bretagne - Nantes.
    Patientez...

    j'aimerais également faire partagé mon expérience.

    j'avais 17 ans, et lycéen en bac Pro commerce. je traversait à cette époque une sorte de désert religieux comem celà peut arriver.

    Un soir alors que je devais présenter le lendemain un dossier d'actions commerciales en examen blanc ... le drame, impossible de retrouver mon dossier. la panique TOTALE.

    Etant plus jeune ma marraine m'avais abonné à la très bonne revue "Grains de soleil" et je me souviens encore de nombreuses histoires de la Foi raconter dedans.

    Alors que je retournais ma chambre en entier pour trouver mon dossier, tout à coup une phrase histoire d'une histoire racontée dans cette revue me revint inconsciament à l'esprit. celle de Luther : alors que Luther retrait chez lui, un orage gronda et les éclairs jallissait de toute part, c'est alors que Luther s'exlamat : Ste Vierge, Ste Vierge, si je m'en sors vivement je rentre dans les ordres"...
    et là mon esprit parle tout seul et dit : "seigneur, seigneur, aidez moi, si je retrouve mon dossier je rentre dans les ordres".

    Et c'est alors que j'ai retrouvé ce fameux dossier de m...
    vous pouvez imaginez ma stupéfaction... je suis resté une 1/2 heure végétatif sur mon lit vidée, et déconnecté de la réalité.

    Une partie de mon esprit me ressasait cette phrase tandis que l'autre partie me traitait de fou.

    j'étais perdu, désorienter, complémentement à l'ouest. je me suis reposé la question pendant de nombreux mois, çà me travaillait, je ne savais pas quoi faire.

    et lors des JMJ de Paris, j'étais comme zèbre, lors d'une messe j'ai voulu que cet appel ce concrétise vraiment, j'en était à vouloir forcer cet appel et le destin. amis rien, aucune réponse.
    j'étais un peu déconcerter : "comment tu ne me donne pas de réponse alors que j'étais près à me donner à toi ?? " (oui on peut être un peu con à cet âge).

    et la question m'a travaillé encore quelques mois, avant ed disparaître, - pour le moment - définitivement.

    et aujourd'hui je suis en passe d'être commercial . désolé zebre personne n'est parfait...

    mais même si je n'ai pas été appelé et aujourd'hui je ne pense pas que je suis fait pour, celà m'a comme même beaucoup aidé, car j'ai pu revenir dans la foi et mieux comprendre les attentes que le seigneur avait envers nous.

    je sais que cela peut paraître idiot mais c'est pas toujours facile à vivre lorsqu'on est ado et pas encore fixé. surtout que moi j'avais décidé de me lancé dans le commerce depuis l'âge de 8 ans.a lors imaginé quelqu'un qui vient boulversé vos plans comme çà...

    FSS

    _________________
    toujours là !

    [ Ce Message a été édité par: nounours le 08-10-2003 18:42 ]

    [ Ce Message a été édité par: nounours le 08-10-2003 18:44 ]
    21
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      Je suis (ancien) FSE - Marin  Profil de Sieur Nounours  Message privé      Répondre en citant
    Maï
    Grand membre

    Nous a rejoints le : 17 Avr 2003
    Messages : 593

    Réside à : Paris, Nantes et Lannion
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    ben non, c'est pas idiot! on a tous une période où on a soif d'absolu, où on est vraiment entier.
    22
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      Je suis FSE  Profil de Maï  Message privé      Répondre en citant
    Fauvette
    Membre notoire

    Nous a rejoints le : 14 Mai 2003
    Messages : 67

    Réside à : Nantes/Orléans/Côtes d'Armor
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    Je pense que c'était justement pour te faire réfléchir encore plus fort à ta vocation, nounours. Tu peux être sûr de quelque chose et soudain, te rendre compte que ce n'est pas ça...
    23
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    Zebre
    Zebra One

    Nous a rejoints le : 19 Oct 2001
    Messages : 13 984

    Réside à : Lyon
    Patientez...

    vu combien tu t'es donné de mal pour te psoer la question et avoir la réponse, si tu ne l'as pas eu, c'est peut-être que le bon Dieu attend encore un peu , ou que ce n'est pas ton chemin.
    Ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas parfait (quoique le commerce )
    24
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    Frère Yves
    Religieux

    Nous a rejoints le : 02 Juin 2003
    Messages : 179

    Réside à : Nantes
    Patientez...

    Bonjour à tous,
    demain je part en retraite pour une semaine, avant de faire ma profession solennelle le 18 octobre. C'est pourquoi je me permet de vous demander de pier pour moi.
    Union de prière
    Frère Yves de Sainte Marie, Ordre des frères de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.
    25
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    Maï
    Grand membre

    Nous a rejoints le : 17 Avr 2003
    Messages : 593

    Réside à : Paris, Nantes et Lannion
    Patientez...

    Nous n'y manquerons pas! et à ton retour tu auras gagné une biographie de Saint Yves!
    26
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      Je suis FSE  Profil de Maï  Message privé      Répondre en citant
    Zebre
    Zebra One

    Nous a rejoints le : 19 Oct 2001
    Messages : 13 984

    Réside à : Lyon
    Patientez...

    Je remonte ce fuseau pour rappeler à nos mémoire la prochaine profession solennelle de fraile, alias frère Yves de Ste Marie.

    Prions pour lui !
    27
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    Torquemada
    Membre familier

    Nous a rejoints le : 10 Juil 2003
    Messages : 384

    Réside à : Paris
    Patientez...

    Je suis tombé sur ces chiffres :

    Si entre 1975 et 1995, le nombre de vocations a été stable, depuis 1996 une baisse s'est amorcée à tel point que l'an dernier, il n'y avait plus que 120 séminaristes pour toute la France au lieu de 236 en moyenne entre 1975 et 1995. On enregistre donc une chute de 50% en 7 ans.
    28
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    Salamander CP
    Arrivant

    Nous a rejoints le : 03 Oct 2003
    Messages : 2

    Réside à : France romorantin
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    Cela est très bien de voir que des jeunes se posent des questions sur la vocation. Contrairement a ce que l'on entend il y a des jeunes "biens"!
    Pour ma part, le scoutisme m'a beaucoup aidé à discerner une éventuelle vocation. Comment transmettre ma Foi et comment en vivre? En rendant chaque jour un service à qqun est un moyen.Je n'ai pas pris le temps lire tous les messages mais j'ai remarqué qqch sur les signes de Dieu. En effet, on cherche toujours à avoir des signes concrets pour etre sur de nous, pour se dire "bon, allez on y va!" Et bien, chercher à créer un intimité avec Notre Seigneur. Laissezle parler en vous. Je vous recommande de choisir tous un père spirituel si cela n'est pas encore fait. Dejà vous y verrai plus clair.
    Pour ma part, j'ai décidé de rentrer au séminaire après mon bac. Je suis donc en ce moment en 1ère année au séminaire d'Orléans avec "miles christi"
    Alors, osez la question: Comment puis je vivre en Chrétien? Ensuite allez sur les lieux ("venez et voyez") et laissez l'Esprit Saint agir en vous. Demandez lui où vous devez aller, alors il vous éclairera.
    IN CHRISTO REGE.
    PS: merci de prier pour les vocations cela est urgent et prier pour les séminaristes. Nous avons besoin de vos prières.
    29
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      Je suis SUF  Profil de Salamander CP  Message privé      Répondre en citant
    Bertrand du Guesclin
    Membre notoire

    Nous a rejoints le : 29 Juil 2003
    Messages : 77

    Réside à : ANGERS
    Patientez...

    Il n'est pas évident, lorsque l'on croire savoir dans quelle voie le Seigneur nous a appeller, de savoir quelles est le but de cette voie. Par exemple, un prêtre peut être un père dominicain, un prêtre diocésain, un aumonier militaire, tout sa en un unique Sacerdoce, celui de l'Unique Prêtre. Je ne regrette qu'une seul chose c'est qu'il ne soit pas presenter de façon sérieuse ce qu'est le Sacerdose et la Vie Religieuse au jeunes dans le Lycées et collégues. Pensez qu'un responsable de Service Jeune Diocésain m'a dit que les jeunes sont préoccupé de savoir s'il sont aimé et aimable et pas par leur vocation. Au passage trouvez vous que ces propos sont juste. Pourquoi l'Eglise prend les jeunes d'aujourd'hui pour des idiots, autrefois il était possible de parler de Dieu en utilisant les mots de Charité, Miséricorde, ... sans que les jeunes aime plus ou moins Dieu.

    Que Dieu nous garde toujours dans sa Miséricorde.
    30
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      Je suis FSE  Profil de Bertrand du Guesclin  Message privé      Répondre en citant
    Loulou
    Joyeux membre

    Nous a rejoints le : 22 Mai 2003
    Messages : 221

    Réside à : Anjou Libre
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    oula, il a trop bu, celui-là !
    Merci Riton !:ivre:
    31
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      Je suis  Akéla de la 1ère Angers-  Profil de Loulou  Message privé      Répondre en citant
    ritounnet
    Membre

    Nous a rejoints le : 10 Juil 2003
    Messages : 44

    Réside à : Angers
    Patientez...

    desolé j'ai eu un bug sur l'ordinateur,
    je vous remercitous d'avoir eu la gentillesse de répondre à ma question, je vais avoir de la lecture pour mes longues soirées d'hiver.
    Frère Yves, vous auriez pu nous dire à Vézelay que vous aviez prononcé votre profession solennelle, car ce n'est pas parce que vous n'êtes plus à angers qu'il ne faut plus nous tenir au courant.
    a bientôt
    FSS
    Henri
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    Zebre
    Zebra One

    Nous a rejoints le : 19 Oct 2001
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    Réside à : Lyon
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    Une enquête intéressante en Italie étudie pourquoi les jeunes gens aujourd'hui ne répondent pas à l'appel d'une vocation. Les résultats sont assez inattendus et intéressants :

    Pourquoi les jeunes ne répondent-ils pas à la vocation à la vie consacrée ?
    Enquête en Italie

    ROME, Mardi 25 juillet 2006 (ZENIT.org) – Le manque d’accompagnement semble être l’une des principales raisons expliquant l’abandon de la vocation à la vie consacrée par des jeunes qui ont ressenti l’appel à suivre le Christ à travers cette vocation.

    Dans son édition du mardi 18 juillet le quotidien italien Avvenire cite les conclusions d’une enquête « Jeunes et vocations » réalisée par l’Eurisko sur 1000 jeunes entre 16 et 29 ans.

    L’enquête révèle que dix jeunes sur cent ressentent une fois dans leur vie l’appel à la vocation sacerdotale ou à la vie consacrée. Dans la plupart des cas cependant, ils abandonnent l’idée au bout de quelques mois.

    Cet abandon peut s’expliquer de différentes manières, entre autres parce que 71% des jeunes déclarent ne pas avoir connu d’amis ayant eu le désir de se donner à Dieu.

    Pour 29% d’entre eux, l’idée de se consacrer est due à une expérience personnelle telle que la visite d’un monastère, un pèlerinage ou une retraite spirituelle.

    Ce sont des chiffres qui, selon le quotidien italien, dénoncent « le fait relativement amer que derrière l’abandon de l’appel il y a avant tout l’abandon dont souffrent les jeunes ».

    L’enquête précise également que de nombreux jeunes abandonnent l’idée d’une vocation à la vie consacrée à l’idée des renoncements qu’ils vont devoir accepter, comme le renoncement au mariage, qui vient s’ajouter à la peur de la solitude.

    L’archevêque de Cagliari, Mgr Giuseppe Mani, expert en vocations, propose cinq règles, citées par le quotidien italien « Avvenire ».

    Dans une lettre pastorale il recommande ce qui suit :
  • Faire ce qui plaît le plus
  • Choisir ce qui coûte le plus
  • Préférer ce qui aide les autres
  • Choisir ce qui donne la paix intérieure
  • Consulter une personne adulte

    Le quotidien se demande qui s’occupe d’aider les jeunes, étant donné qu’une récente enquête du Censis révèle que 70% des jeunes interrogés n’ont pas su indiquer le nom d’un homme ou d’une femme qui soit pour eux un point de référence intellectuelle.

    « Il y a une crise des vocations également parce qu’il y a une crise de guides crédibles », commente le quotidien.

  • J'aime bien ces 5 points de choix.
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    Je me pose toujours la questionde la vocation. J'ai beaucoup de chance car mes parents, amis et mon aumonier mon toujours beaucoup aider. Le plus important, c'est de prier, Dieu donne a chacun de nous une mission, un vocation et à nous de la trouver!!! Je prie pour vous ( dumoins j'essaye!!)
    34
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    La vocation c'est quand on entend l'appel du Seigneur.

    Quand on a la possibilité de faire librement son choix, et que les voies offertes par Dieu semblent certaines pour nous.
    Il faut simplement choisir et ce n'est pas le moment le plus facile.

    Avec les années, quand le choix effectué semble maintenant le meilleur de ce qui aurait pu être fait, de par les actions accomplies ou des enfants nés, il ne reste plus qu'à remercier Dieu de son aide et de son amour.
    35
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    Zebre
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    >> Dieu donne a chacun de nous une mission, un vocation et à nous de la trouver
    Je pensais cela autrefois. J'en suis de moins en moins persuadé. Dieu n'a aps prévu une vie pour nous, une mission à réaliser. Il veut notre bonheur, et nous avons plusieurs moyens de le réaliser. Il veut aussi que nous soyons le bonheur des autres. Il y a là aussi plusieurs moyens d'y parvenir.

    >> La vocation c'est quand on entend l'appel du Seigneur.
    Ca c'est la formulation éculée, et quoi qu'elle ne soit sans doute pas fausse dans le fond, je lutte contre cette façon de parler de la vocation. D'abord parce qu'elle évoque la vocation de Samuel, et que la vocation aujourd'hui n'a rien à voir avec une voix discrète qui nous appelerait la nuit. La vocation est un appel, certes, mais je n'aime pas qu'on force trop sur l'idée d'entendre cet appel. La vocation est plutôt une invitation à suivre le Christ de façon pleine et totale, à laquele nous pouvons répondre ou non, que nous pouvons aussi percevoir ou non.
    Et cette perception n'est jamais bien claire. Un moment, il faut faire un choix en se disant : "je crois bien, je pense qu'Il m'apelle, je vais prendre quelques années de silence pour en être sûr".
    36
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    AndreRaider
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    Ce que j'écrivais par entendre, c'est le fait que ceci ait été perçu.

    Ce que nous ne percevons pas du tout n'existe pas pour nous.

    Ce n'est pas une voix, c'est quelque chose qui s'est éveillé en nous, sans forcément idéaliser tout cela.

    Et puis, il y a pas loin de 50 ans.

    Comme l'envie de tracer une piste, de jouer de la guitare ou d'être heureux avec d'autres.

    Ou d'être triste et de faire la tête.

    Souris, Zébre .....libére les strates....

    37
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    Vous parlez de vocation - en pensant religieusement - sacerdoce -
    savez vous que certaine personne très jeune savent ce pourquoi "ils sont fait". Et rien ne les arrêtera, ni ne les fera dévier. Tel garçon me disant dernièrement " très jeune (5 /6 ans) je savait que je serais......... cuisinier" - il est cuisinier (il va se reconnaitre, il est sur ce forum)- alors devant les quelques cas que je connais - (dont moi - qui tout petit voulait élever de bêtes, j'ai satisfait ma famille en étant imprimeur, à 42 ans j'ai sauté le pas !!! Et je suis paysan, heureux dans ce que je fais, comme jamais professionnellement, intérieurement et individuellement je ne l'ai été.).
    Je crois bien que beaucoup d'entre nous reçoivent cette capacité d'aimer une activité, d'aspirer à être ou à faire quelque chose de bien particulier qui nous comble, et qui nous rend utile aux autres socialement (de façon grégaire), ce qui en aucun cas ne détermine notre vie.
    C'est un don reçu, comme le don du dessin, du chant, de la musique de l'écriture, plus ou moins intense. Plus ou moins contrarié ou aidé par l'environnement familiale. Mais je suis persuadé que toute vocation (même et surtout religieuse) est perçue dés très jeune, de manière plus ou moins diffuse, ou plus ou moins clairement. Nous y souscrivons ou non, les événements de la vie nous en empêche plus ou moins, mais tôt ou tard nous y accédons d'une façon ou d'une autre, car celà ne nous quitte en fait jamais vraiment.

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    Zebre
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    .
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    Dingo
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    Zébre, je trouve ta réponse pleine de pertinence Mort de Rire

    je plaisante Blague !
    40
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    Dingo, je ne pense pas que ce soit forcément dès l'enfance.

    Dans le cas des convertis (comme moi) qui ont rencontré Dieu plus tard, ou des vocations tardives... A ce moment-là, c'est plutôt une révélation.

    Cependant, un temps d'adaptation est nécessaire (pour être religieux(se) ou prêtre) car les convertis sont "tout feu tout flamme"

    C'est indispensable d'avoir un "suivi" si on a une réelle recherche en nous et des doutes.
    41
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    Petit reportage sur la vie en séminaire (propédeutique ici).
    Je suis très ému d'y retrouver le séminaire de Paray, le père Kornprobst que j'ai connu séminariste, et une tête que certain reconnaîtront, ancien du forum.


    "Disponibles à la suite du Christ" (version courte)

    En version longue ici (15 mn)
    42
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    Une vidéo bien faite aussi, de la FSSP :

    Des hommes à part
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    Cette année, 4 ordinations dans le Lot !

    Ce n'est certainement pas le département le plus peuplé... !
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