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Auteur
La confiscation des biens de l'Eglise
Herbe Soignante
Joyeux membre
  
TECHNIQUE: 24 points
BONNE HUMEUR: 24 points
Cité : Orateur
Nous a rejoints le : 26 Sept 2005
Messages : 309

Réside à : Paris
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Peut-être faudrait-il commencer par le début : à quoi servait les biens de l'Eglise, si riche sous l'Ancien Régime? C'est en répondant à cette question que l'on peut discuter en vérité de la confiscation de ces biens.

Faisons un petit retour en arrière : quel était le rôle de l'Eglise, jusqu'à la fin du XVIIIème? Bien entendu, toute la matière religieuse, les Messes, processions, séminaires, etc. A eux seuls, c'est vrai, ils ne justifient pas la richesse.
Mais c'est oublier que l'Eglise, et l'Eglise seule, s'occupe alors de la pauvreté, du soin, de l'instruction ; parfois égalment des prisonniers.

La très grande majeure partie des hôpitaux, des maisons pour les pauvres, des hospices pour les personnes âgées... sont tenues par des congrégations religieuses, et sont gratuits pour les pauvres.
Idem pour les écoles.

Quant à la confiscation des biens elle-même, faut-il rappeler ce que l'Etat a fait à l'Eglise?
Confisqués deux fois, l'Eglise a dû racheter à deux reprises ses propres biens. C'est ahurissant! Et bien plus rentable pour l'Etat que pour l'Eglise.
Imaginer que cette confiscation se fit "pour le bien de l'Eglise", qui n'aurait plus pu entretenir elle-même ses biens est un mensonge éhonté.
C'est oublier, d'ailleurs, la violence dans laquelle cela se fit ; et que ce ne sont pas seulement les églises qui furent récupérées, mais également tout ce qu'elles contenaient (allez donc faire un tour au Louvre, ou au Musée de Cluny, pour voir l'objet de ces pillages), et de nombreux autres bâtiments : les écoles, les hôpitaux, etc.

Pour la gestion des biens, je ne suis pas certaine que l'argument "on n'est pas capable de gérer" soit valable : il y a eu de grosses erreurs de gestion, c'est vrai; mais je pense qu'il y a dedans bien souvent une certaine idéologie (l'Eglise n'a pas à faire de profit, on se laisse donc tondre la laine sur le dos), en tout les cas pour l'époque récente de la deuxième moitié du XXème siècle ; ensuite, le Catholique étant un individu pas plus bête qu'un autre, je ne voit pas pour quelle raison il ne serait pas capable d'administrer des biens.
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Fauvette Bxl
Cisticolidae
  
TECHNIQUE: 34 points
BONNE HUMEUR: 102 points
Église : Rapporteur de la foi
Nous a rejoints le : 02 Juil 2009
Messages : 4 300

Réside à : Bruxelles
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Pour répondre à la question de Zèbre ; il faut absolument tenter d'éviter les amalgames, car :

1° La fortune de l'Eglise était un peu comme la fortune de la Reine d'Angleterre : du foncier rarement exploité en propre mais donné à bail pour de longues durées et à relativement bas pris, des oeuvres d'art difficilement monnéables, des rentes (la plupart du temps en produits de l'agriculture et de l'élevage, rarement en argent), ...

2° Il n'y avait pas deux paroisses dont les biens et ressources étaient identiques et, de même, les ordres religieux ; il pouvait donc y avoir des différences énormes d'un lieu à l'autre .

3° Il faut éviter de comparer le numéraire d'autrefois avec son équivalent actuel en poids d'argent fin ; il faut davantage raisonner en termes de pouvoir d'achat (coût d'une vache ou d'un quintal de céréale panifiable, lequel pouvait être relativement fluctuant)

4° Il ne faut pas croire que les desservants de paroisse touchaient l'intégralité des dîmes perçues dans leur juridiction ; ils devaient souvent se contenter de moins d'un tiers (la fameuse portion congrue) et, dans pas mal de paroisses, il avait fallu réunir à la cure l'un ou l'autre autel (c'est-à-dire un bénéfice sans charge d'âmes ; souvent un autel où l'on célébrait la messe un certain nombre de fois par an, mais rarement plus d'une fois par semaine, à la mémoire d'un bienfaiteur de la paroisse) pour assurer un revenu décent à celui auquel incombait entre autres choses l'instruction publique, le secours des pauvres de la paroisse, la fonction notariale, l'Etat civil, et parfois même l'entretien du rouge et du blanc mâles (soit le taureau et le verrat reproducteurs du village) ...

5° Quand on veut battre un chien, on trouve toujours un bâton ... ce qui indisposait surtout (et indispose toujours) une certaine classe de la population était le pouvoir moral et l'ascendant social de l'institution ecclésiale . Par conséquent l'on a monté en épingle certains cas particuliers (pas toujours reluisants ou empreints de la nécessire charité chrétienne) pour faire de l'Eglise un hydre à abattre . Et une fois l'hydre abattue, l'on s'est rendu compte qu'il y avait comme un grand vide au niveau de l'Etat civil, de l'éducation nationale, de l'assistance publique, des hôpitaux, des mutualités, du mécénat, ... bla bla bla
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