Ok pour le baussant "inversé" du pélé du Mont.
Mais avant ?
Il y avait déjà des troupes et des compagnies.
Quel était leur emblème ?
Je crois savoir que la croix pattée avait déjà été adoptée, mais si le fond mi-partie noir et blanc (noir à la hampe) est apparu pour cette occasion, qu'existait-il auparavant ?
D'après PGK (SdE n°25 p.6 Paques 69), la croix de St Jean avait été choisi en 1913 par l'Abbé Andréis pour ses "Eclaireurs des Alpes" mais avait du être abandonnée par les SdF lors de l'unification des mouvements scouts catholiques en 1920 car elle était déjà utilisée par l'action catholique. La croix potencée de "Godefroy de Bouillon" avait alors été choisie à la place. La fleur de lys, aussi présente pour les "Eclaireurs des Alpes", fut supprimée en 1920 car trop connotée royaliste à l'époque. PGK écrit donc "Notre insigne Scout d'Europe est celui qui avait été adopté à l'origine par l'Abbé Andreis lorsqu'il lança en 1913, à Nice, les premiers groupes de scouts catholiques qui formèrent la base (oubliée) des Scouts de France." Joli tacle au passage...
Jean-Luc Angelis dans "La véritable histoire..." indique page 92 que pour le pélé du Mont St Michel "Tournant en noir et blanc, il (ndlr: Henry Caoussin) tenait à rehausser sa mise en scène par la marche en avant de jeunes arborant un étendard à la portée de sa pellicule... L'ancien étendard, bleu foncé, portait un lys sur une croix rouge"...
[...] 1911 apparaît comme la date de création, et 1913 comme la date d’agrément par l'Etat et de reconnaissance par l’évêque du lieu. Cela explique peut être la confusion entre les 2 dates...
On se rapproche de la vérité historique : en fouillant dans d'autres archives du RBP, je trouve des écrits qui peuvent sembler contradictoires entre eux... Le document que j'ai trouvé de plus précis et de plus explicite est le travail de Carine Chabrier intitulé "Aux origines d'un Scoutisme catholique" (mémoire de Maitrise d'Histoire, Sorbonne, septembre 1995). En voici deux extraits courts :
Citation:
Mais l'oeuvre la plus importante avant les SdF, reste celle de l'abbé d'Andréis de Bonson. Né le 09/08/1883, il est ordonné prêtre en 1908, à Nice. Silloniste, il rentre dans le rang après la condamnation du Sillon par saint Pie X, en 1910. Cette même année, il obtient de son évêque d'être relevé de son vicariat pour fonder des boy-scouts catholiques, à partir du patronage Pauliani. Il n'hésite pas à se recommander de la lignée spirituelle directe de BP et à arborer son nom audacieusement. Cependant, il ne cherche pas à s'en faire connaître, et, d'ailleurs, il ne se montre pas aussi fidèle qu'il le prétend au fondateur. Il refuse en effet toute influence anglaise et adapte la méthode aux "moeurs, tempéraments et traditions de notre pays". Les dix articles de la loi deviennent ainsi les douze maximes de l'éclaireur :
1. Un éclaireur est loyal.
2. La parole d'un éclaireur est sacrée.
3. Un éclaireur agit avec conscience et responsabilité.
4. Un éclaireur, à l'exemple des anciens chevaliers, est tenu à faire une bonne action par jour.
5. Un éclaireur est courtois.
6. Un éclaireur est toujours souriant et allègre.
7. Un éclaireur est pur en pensées, en paroles et en actes.
8. Un éclaireur aide autrui.
9. Un éclaireur a de l'initiative.
10.Un éclaireur est économe.
11.Un éclaireur n'achète pas le dimanche.
12.Un éclaireur s'abstient de boissons fortes alcoolisées.
[...]
En 1913, les Eclaireurs des Alpes deviennent l'Association des éclaireurs catholiques de France, et reçoivent des statuts reconnus par l'autorité civile et militaire, avec l'agrément du gouvernement et, selon la loi de 1901, le numéro 7233. Ils comptent alors 600 scouts, répartis en treize troupes, avec chacune un chef de troupe, deux assistants et plusieurs patrouilles, tous regroupés sous l'insigne de la croix de Malte.
Il semble donc que la création des Eclaireurs des Alpes daterait de 1910..., 1913 étant effectivement l'année de l'agrément officiel et du changement de nom.
600 scouts en 1913 ! La création est nécessairement antérieure !