Ocelot GA
Leopardus pardalis
Scène : Maître de Cérémonie Nous a rejoints le : 10 Mai 2007 Messages : 1 006 Réside à : Rennes, Toulon... et la tête en Afrique!
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2 Patientez... |
Citation: le mariage des prêtres est une hypothèse à la quelle le monde catholique doit se préparer en y réfléchissant, pas en refusant tout en bloc .
Personnellement, je ne me sens pas autorisé a décider à la place des autres , j'estime que c'est aux intéressés de choisir librement .
L'Eglise ne ferme pas les yeux dessus, et continue de discuter le sujet. Ce sont des hommes concernés (effectivement les seuls qui ont leur mot à dire dessus) qui réfléchissent dessus.
Mais la conclusion est toujours la même !
Texte: Bienheureux JP II, Lettre aux prêtres 1979
"Par son célibat, le prêtre devient "l’homme pour les autres", d’une manière différente de celui qui, en se liant à la femme dans l’union conjugale, devient lui aussi, comme époux et père, " homme pour les autres " surtout dans le cercle de sa propre famille, c’est-à-dire pour son épouse, et avec elle pour ses enfants auxquels il a donné la vie. Le prêtre, en renonçant à cette paternité propre aux époux cherche une autre paternité, et même presque une autre maternité quand on pense aux paroles de l’Apôtre au sujet des enfants qu’il engendre dans la douleur (38). Ce sont là des enfants de son esprit, des hommes confiés par le Bon Pasteur à sa sollicitude. Ces hommes sont nombreux, plus nombreux que ceux que peut embrasser une simple famille humaine"
Texte: Benoit XVI, Rome, octobre 2005
"Sur le mystère eucharistique, célébré et adoré, se base le célibat que les prêtres ont reçu comme don précieux et signe de l’amour sans partage envers Dieu et envers le prochain"
Et encore plus récemment:
Texte: Benoit XVI, JMJ 2011
"Le Christ, Souverain Prêtre, est aussi le Bon Pasteur qui veille sur ses brebis au point de donner sa vie pour elles (cf. Jn 10, 11). Pour imiter le Seigneur sur ce point aussi, votre cœur doit devenir mature au Séminaire, en étant totalement à la disposition du Maître. Cette disponibilité, qui est un don de l’Esprit Saint, inspire la décision de vivre le célibat pour le Royaume des cieux, le détachement des biens de la terre, la sobriété de la vie, l’obéissance sincère et sans dissimulation"
Alors en voyant ces hommes ô combien concernés, posons nous la question, au lieu de considérer ça comme un arrièrisme reste de l'obscurantisme et autres -ismes, : pourquoi n'auraient-ils pas raison?
Qui sommes-nous pour juger de ce qui leur convient à eux?
Je trouve ça beau, magnifique, un homme qui choisit librement le célibat, mais un célibat joyeux et pur, pour se consacrer et aimer Dieu à travers tous les hommes !
Pour terminer, je laisse la parole à un jeune prêtre, donc encore un concerné.
Faites l'effort de le lire, il parle de la question simplement et avec humour:
Texte: 140 … ils sont 140 « théologiens » européens à avoir signé un appel réclamant le mariage des prêtres, l’ordination des femmes et l’acceptation par l’Eglise des couples homosexuels.
Evidemment, la presse en parle. De ces 140 là. Pas de ceux qui, beaucoup plus nombreux, ne réclament rien du tout et sont heureux de voir inchangée la discipline de l’Eglise. Il y 400 000 prêtres dans le monde : 140 c'est 0, 035 % d'entre eux ... Pas de quoi fouetter un chat !
Tenez, il me prend l’envie de m’y mettre moi aussi. Si j’avais le temps, je partirais en quête de signatures pour lancer un appel. Un appel en faveur du célibat des prêtres ! Je suis certain de trouver des milliers de soutiens rien que parmi les 20 000 prêtres de France.
En fait, j’en ai …. marre ! Marre de chez marre !
A l’heure où un mariage sur trois conduit à un divorce, à l’heure où le mariage lui-même est si attaqué, remis en cause, considéré comme archaïque et obsolète, il y a deux catégories de gens qu’on veut absolument marier : les homos et les prêtres ! Mais f… leur la paix !
Oui, l’Eglise pourrait un jour ordonner des hommes mariés. Je le sais et on ne m’apprend rien ! Jusqu'au 5ème siècle environ les prêtres étaient le plus souvent mariés. Les apôtres l'étaient déjà puisque Simon-Pierre a une belle-mère (le pauvre !).
De nos jours, c’est encore le cas, et de façon habituelle, chez nos frères orientaux. En Occident, les diacres permanents sont également mariés. Plus récemment encore, nous avons accueilli de nombreux prêtres anglicans mariés qui ont rejoint l’Eglise catholique à la suite d'évènements survenus dans la communion anglicane et que leur conscience n'a pu accepter. Comme par exemple (tiens donc ?) l’ordination de femmes prêtres.
Mais tout cela reste mineur. La grande tradition de l’Eglise latine, son grand trésor, c’est le célibat.
J’en vois tous les jours la signification et la fécondité. Voire même un argument pastoral.
Il n’y a pas une seule réunion d’aumônerie, une seule discussion avec nos scouts et guides, un seul topo de retraites de Profession de Foi ou de Confirmation où ce sujet n’est pas abordé. A tous les coups on gagne ! Parce que le célibat consacré ne cesse de poser question aux générations d’après
mai 68 à qui on a juste dit "sortez couverts !".
Le célibat pour le Seigneur proclame que Dieu peut combler un coeur. Profondément. Durablement. Il offre au monde le témoignage d'un engagement total : notre époque n'en a-t-elle pas besoin ?
Non le prêtre n'est pas l'otage du Vatican. Il ne subit pas le diktat de Rome. Son célibat, il l'a choisi personnellement, mûrement réfléchi même - au séminaire - pendant 8 années d’études. 8 ans de fiançailles : on a le temps de s’y faire et de s’y préparer, non ?
Je connais des frères prêtres qui ont remis en cause ce choix. Non pas simplement en signant un appel ... mais aussi dans les faits. Par lassitude ? Usure ? Tentation ? Isolement ? Peut-être un peu de tout ça ... loin de moi la seule idée de les juger.
Lorsqu'on perçoit une règle comme une contrainte et non plus comme une grâce alors on ne tient pas longtemps. Après tout, n'est-ce pas un peu pareil chez les couples ?
Mais l’épreuve (ou l’échec) n’est pas la négation de la vérité et de la beauté d’un engagement. Et je laisse de côté les prétendues "exigences" du corps : manger, boire dormir … oui c’est vital ! Mais on peut vivre sans activité sexuelle …. Sinon, moi, je serais mort depuis longtemps !
Par contre, ce qui est vrai, c'est qu'on ne peut pas vivre heureux sans se donner d'une façon ou d'une autre. Voilà ce dont l'homme a d'abord besoin : trouver comment se donner, vivre le don de soi !
Finalement, voilà le sens profond de notre célibat : le prêtre se donne pour témoigner de la joie du don, à travers chaque vocation, et vous y préparer.
Abbé Pierre AMAR
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