Effectivement, lEglise Catholique a longtemps refusé la sépulture chrétienne aux suicidés, pour marquer une réprobation sociale et spirituelle sur cet acte. Mais aujourdhui, on sest rendu compte que cet acte , le suicide, est un geste effectué très souvent dans un état de détresse grave. Cet état de détresse affecte gravement les capacités de discernement et la liberté.
LEglise considère donc quil est, le plus souvent , impossible de juger réellement ce qui sest passé. Aussi, tout en continuant à réprouver fortement le geste en soi du suicide, lEglise applique la miséricorde aux suicidés et accorde la sépulture dans la plupart des cas.
Le Catéchisme de lEglise Catholique dit : " Lorsque des troubles psychologiques graves, langoisse ou la crainte grave de lépreuve, de la souffrance ou de la torture sont en cause, la responsabilité du suicidaire est diminuée ". (CEC, 2282).
Le canon 1184 du nouveau code de droit canonique de 1983 ne mentionne donc plus les suicidés parmi les « pécheurs manifestes auxquels on ne peut accorder les funérailles ecclésiastiques sans scandale public des fidèles », laissant au prêtre le soin de décider dans chaque cas particulier de ce qui conviendra le mieux, après un vrai dialogue avec les proches du défunt.
« On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager, par les voies que Lui seul connaît, loccasion dune salutaire repentance. LEglise prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie. » (CEC, n°2283)
Trouvé sur le site du diocèse de Toulouse :
Texte:
La tradition chrétienne a, presque de manière unanime, condamné le suicide.
La raison principale est que seul Dieu est le maître de la vie et que l'homme ne s'appartient pas : un des principes fondamentaux de la morale chrétienne est que l'homme n'est propriétaire ni de son corps ni de son existence, mais seulement usufruitier.
Ce principe s'applique donc au suicide et, à des degrés moindres, à d'autres décisions ou actes humains comme des mutilations graves ou des grèves de la faim illimitées...
La prise de position de l'Église demeure ferme quant aux principes mais son attitude face aux suicidés est tout autre. L'Église réserve des funérailles religieuses au suicidé qui ne les a pas implicitement ou explicitement refusées par son geste, si sa famille les demande.
Et pour finir, cette fioretti de St Jean-Marie Vianney au XIXè, alors qu'une femme se lamentait sur le sort de son mari qui s'était suicidé en se jettant du haut d'un pont, et qu'elle était donc certaine que son époux était maintenant en enfer, le Saint Curé a répondu que "le chemin est long entre le pont et l'eau".