Message posté le 03-02-2009 à 14:01 Auteur: EnguerrandCitation:
J'ai aussi entendu dire que des archives SDF auraient été jeté en juin 40 dans la Seine au moment de l'évacuation du QG SDF le 9 ou le 10 juin 1940. Le fait est qu'il n'y a pratiquement plus rien chez les SGDF d'avant 1940. Et les déménagements successifs du QG en 40-44 à Vichy via Bordeaux puis à Lyon n'ont pas du arranger les choses
Non : les archives du Q. G., mises sous scellés en octobre 1940 mais intactes, ont été récupérées, pour la partie la plus sensible (fichiers nominatifs) par Pol Daversin et le père de Paillerets le 10 avril 1941 ; à cette fin, ils ont berné les vigiles et effectué un véritable cabriolage. Ces archives sont restées à Paris, probablement au couvent de l'Annonciation (celui du père de Paillerets), ou peut-être chez Michel Richard, rue de la Pompe.
En revanche, les déménagements suivants, 1956, 1968, ont été désastreux. Il y a eu beaucoup de destructions en 1968, en grande partie pour des raisons idéologiques. De 1968 à 1990, le souci historique des SdF était exactement nul, et en 1992, j'ai vu les archives du mouvement : rien, pas même une collection de revues. Vers 2000 encore, un responsable du groupe historique SdF a sauvé in extremis un énorme fichier qui allait de 1944 à 1988, et qui avait été jeté par simple négligence, parce qu'il était inutile...
je ne sais ce qu'il en est pour l'AGSE, mais les SUF sont eux aussi quelque peu amnésiques. Les archives du centre national de la rue Antoine-Roucher étaient vraiment bien pauvres.
Ce fuseau est donc du pain bénit ! Et même si le forum n'en gardait pas trace, je crois que plusieurs d'entre nous en profitent pour affiner et corriger leurs notes...
FSS
Message posté le 22-01-2009 à 12:32 Auteur: EnguerrandBeaucoup de questions passionnantes dans ce fil... je vais essayer de répondre :
- expérimentation de la réforme pionniers/rangers dès 61-62 à Epernay et en banlieue parisienne
- expérimentation, 2e vague et début de publicité (chemises rouges au Jamboree) en 63, dont trois ou quatre troupes de Paris
- officialisation printemps 64
par conséquent, les deux troupes SdF qui sont FSE en 1962 (ex-152e et ex-179e Paris) ne sont pas devenues FSE à cause de la réforme dont, en 62, on ne parlait pas (Lebouteux craignait des réactions négatives si le projet s'ébruitait avant terme). En fait, la 152e, privée de local par un hasard malheureux, vivait comme un ensemble de PL et c'est de leur propre chef que les garçons, méfiants à l'égard de la hiérarchie SdF, sont devenus FSE par contact avec des scouts FSE. Pour la 179e, c'est un choix des chefs, et l'affaire fut plus difficile et plus publique. Dans les deux cas, il y a conflit avec la hiérarchie SdF et (surtout) la hiérarchie ecclésiale. Aussi incroyable que ça paraisse, la 179e/Ve a été finalement réformée de force en 1969, c'est-à-dire qu'elle est redevenue, par ordre de l'évêque auxiliaire, une unité pionniers/rangers SdF ! Elle est morte peu après.
Angélis pointe souvent les difficultés avec l'Eglise. Elles furent en effet très grandes. Ceux qui trouvent les évêques raides aujourd'hui ne peuvent pas imaginer la raideur du clergé (ou de la majorité du clergé) jusqu'au milieu des années 1970, quelque soit l'orientation idéologique ou liturgique. Le ton glacial de l'auxiliaire de Paris (et futur archevêque), Veuillot, rend par comparaison un formulaire de l'URSSAF presque guilleret.
Maintenant, l'entourage de PGK. Il y a plusieurs périodes et le bouquin d'Angelis est d'une pudeur de violette là-dessus, à cause de sa source principale qui est Ollier. Je pourrais donner des détails, mais en résumé je dirais que PGK a eu plusieurs cercles de profils très différents, les uns jeunes et un peu en rupture (comme justement les chefs parisiens des troupes sus-mentionnées) ; les autres plus âgés, héritiers de la Route des années 1930, assez rigides et finalement passés aux Saint-Georges en 68 ; d'autres encore, mais surtout en province, passés des SdF à la FSE à cause de la réforme, entre 64 et 70, jeunes encore mais bien formés (chamarandais) : ce sont eux qui finiront par diriger le mouvement après 70. Je pense à Labbe, Dyèvre, Coligny, etc. Cette divergence d'origine explique les tensions nombreuses dans les premières années de PGK, avec les AG complexes, voire dramatiques, de 65, 68 et 70, et l'échec à rallier les futurs SUF à la fin de 70.
Je termine avec une question plus technique : combien de troupes passées en bloc des SdF à la FSE ? Christien dit jusqu'à 15 en 1970 ; Angélis/Ollier disent beaucoup moins. je suivrais Ollier sur ce point, à une nuance près : il y a tout de même des passages en bloc (Angers, Brest), mais ce sont souvent... des postes pionniers (182e Paris, Grenoble, 5e Champigny-sur-Marne) ! Ce n'est qu'après 75 que les SUF ont pu sortir de leur réseau initial (qui datait de 65-68) et attirer des groupes. Les passages en bloc aux SUF sont très nombreux dans les années 1982-1992 environ.
Voilà pour cette fois...
FSS !
Message posté le 12-01-2009 à 14:11 Auteur: Enguerrand
Message posté le 22-12-2005 à 10:56 Auteur: Enguerrand
Message posté le 03-11-2005 à 22:56 Auteur: Enguerrand |