Ocelot GA
Leopardus pardalis
Scène : Maître de Cérémonie Nous a rejoints le : 10 Mai 2007 Messages : 1 006 Réside à : Rennes, Toulon... et la tête en Afrique!
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Patientez... |
Tout d'abord, je ne veux en aucun cas relancer la polémique sur l'intérêt de pleurer nos soldats morts pour la patrie !
Simplement vous faire partager ce texte qui colle avec le sujet du fuseau :
Texte: Pour qu'on n'oublie pas...
Ils sont 53 à être tombés, au loin. Très loin. Peut être trop loin pour qu'on se rende bien compte. 53 soldats français, par la naissance ou par le sang versé. Notre pays les avait envoyés là bas, en Afghanistan, dans une guerre mal comprise. On leur avait dit qu'ils combattaient le terrorisme, et pour notre liberté. Alors, comme leurs camarades, ils ne se sont pas débinés. Ils ont pris leur mission à coeur. 6 mois de préparation intensive, pendant lesquels leur famille ne les a pas beaucoup vus. Puis le départ. Les adieux qu'on veut plutôt appeler "au revoir". Le vol en avion Air France, derniers instants de confort ... Et puis ... la guerre.
On ne sait plus en France ce qu'est la guerre. On ne la découvre qu'au loin. En débarquant à Kaboul. Une sale guerre, comme toutes les guerres. Même si des héros s'y révèlent. Ou juste des gars biens. Sans doute aussi des lâches ou des pauvres types. Au milieu, des civils. On vient les défendre contre le terrorisme taliban, officiellement. Sauf qu'ils nous prennent pour des occupants ... La reconnaissance n'est déjà , là bas, pas forcément au rendez-vous. En France, l'est-elle d'avantage ? Je vous laisse lire les témoignages ci-dessous. Au Canada, quand les cercueils reviennent, les gens sont sur les bords de la route, pour saluer et rendre les honneurs à leurs enfants trop tôt tombés. En Grande-Bretagne, les députés font silence et s'inclinent en souvenir de ces fils de la Nation, morts au combat. En France, on annonce leur décès, entre la dernière grève de la SNCF et la météo qui va foutre en l'air notre WE ... Et puis, c'est tout. Pas grand chose de plus. Rien dans nos écoles, rien dans nos paroisses, rien dans nos parlements. Vous me direz : on leur donne une médaille ? La Légion d'Honneur quand même ? Oui ... la même qu'à nos amis footballeurs de la coupe du monde 98 ... ou qu'à nos chanteurs pacifistes ...
Un soldat doit être prêt à mourir pour la mission. Pour ses camarades. Pour son pays. C'est vrai. Ils le savaient. Ils ont fait juste leur devoir. Ils ont accompli leur mission. Simplement. Jusqu'au bout. Cela n'empêche pas qu'un pays doit savoir le reconnaître. Honorer ceux qui servent ainsi et qui acceptent d'offrir à leur pays, non seulement 35h par semaine, mais leur vie.
On n'est pas tous faits pour ça. Ce n'est pas notre mission. Et on a autant besoin de boulangers, d'avocats, de cheminots que de soldats. On a besoin que chacun accomplisse bien son devoir. Un chrétien sait même que c'est ainsi qu'on peut devenir un saint, sans le savoir ! Mais pour certains, cela va jusqu'à donner sa vie. Et ce n'est pas rien que de l'accepter par avance, au moment de partir.
Trouvons le moyen que le sacrifice de ces jeunes ne reste pas ignoré, banalisé. Qu'on puisse parler d'eux aux jeunes de nos lycées, de nos collèges, de ces établissements qu'ils ont fréquentés. Et que la France, qui désespère à force de voir les horreurs dont certains de ses fils sont capables (suffit de lire les rubriques "faits divers" de nos journaux ) soit aussi fière de raconter l'histoire de ceux qui se sont montrés dignes de leur pays.
Que ceux qui liront ces quelques lignes sur leur ordi, dans leur poste, quelque part près de Kaboul, d'Abidjan, de Beyrouth ou ailleurs, soient assurés de nos prières. Que celles qui attendent le retour de leur époux ou leur fils, que ceux qui attendent le retour de leur père, soient eux aussi assurés de notre prière, et de notre reconnaissance.
"Pour qu'on n'oublie pas ..."
Abbé GROSJEAN, 30 janvier 2011
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